Le 18 septembre dernier, le tribunal de grande instance de Chalon-sur-Saône ordonnait à la SAS EOLANE de recommencer la procédure d’information et de consultation du comité d’entreprise et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, dans un délai maximal de quinze jours à compter de la signification de la présente décision.
Comme quoi, « le tapage maîtrisé », la déjà célèbre maxime d’Alain Schleich, représentant du personnel, a porté ses fruits. Certes, les salariés d’Eolane Montceau se sont révoltés contre le plan Cap 2020 où était question à l’horizon 2020 justement, de fermer le site montcellien ou, au mieux, trouver un repreneur. Le fil rouge a été et reste encore de garder la même ligne de conduite, à savoir pas de grève, un travail consciencieux sur le site, une pression permanente sur la direction et donc une contestation syndicale « maîtrisée », grandement soutenue par un avocat emblématique, maître Ralph Blindauer.
Quand bien même la direction a tenté de faire passer son projet contre l’intérêt des salariés, « on appelle ça de la déloyauté » insiste Alain Schleich et doit recommencer la procédure, que depuis le 18 septembre, le personnel respire mieux, la prudence est de mise.
Chacun sur le site Sainte Elisabeth attend la réaction de la direction face au jugement. Quel avenir désormais pour Eolane Montceau et ses 80 salariés?
Tout porte à croire que la direction générale avant même les vacances ce qui pourrait correspondre à la plainte déposée par le personnel en mai dernier, a quelque peu modifié sa pensée. Autant les sites à Roncq dans le Nord et Vailhauques dans le sud (34) sont condamnés à disparaître (150 emplois à la clé), autant aujourd’hui celui de Montceau reprend espoir. Ou de poursuivre dans le giron d’Eolane ou d’être cédé dans de bonnes conditions pour les salariés.
Car, apprend-on dans une note interne à l’ensemble de l’entreprise signée Christophe Malrin, président du directoire, « les clients d’abord inquiets puis prudents nous ont renouvelé leur confiance (…). Des plans de conquête commerciales (…) vont se déployer en octobre (…) ». Les voyants arrivent dans le vert.
Toutefois, il souligne que « des cailloux dans les espadrilles n’ont pas manqué: crise du composant électronique, tension sociale, inquiétude (…) ». Montceau est dans l’oeil du cyclone. Pourtant, Christophe Malrin ajoute: « Merci à chacun d’entre vous d’avoir tenu le cap dans ces moments difficiles ».
Faut-il y voir un changement de cap ? « Nous avons des transferts de commandes sur Montceau, c’est positif et inespéré pour nous » relate, sans sauter au plafond pour autant, le représentant du personnel. « A la fermeture du site, j’y crois de moins en moins » estime Alain Schleich. « Trouver un repreneur serait plus plausible ». Eolane Montceau attise la convoitise.
Un enjeu stratégique pour Eolane France qui va devoir précisément définir sa stratégie d’ici la semaine prochaine.
Jean Bernard