Intervention de Laetitia Martinez (Le Creusot) sur le budget 2022 et la hausse de la facture d’eau.
Nous aurions tous aimé inscrire ce budget 2022 sous la bannière de la sortie de crise sanitaire. Pourtant, si vraisemblablement le gros de la tempête semble derrière nous, c’est encore au milieu des remous qu’il nous faudra tenir le cap puisque nous nous trouvons au milieu de la 5e vague de la pandémie de Covid, nous appelant encore à la prudence dans nos quotidiens, et à l’attention toujours plus grande envers les plus fragiles.
Je voudrais à cet instant adresser nos pensées et nos remerciements à toutes celles et ceux qui sont encore, dans leur activité professionnelle, comme dans leur engagement bénévole, fortement impactés par les conséquences de la crise sanitaire, des personnels du soin et du médico-social, aux agents du service public soumis à des évolutions de normes au quotidien, en passant par les secteurs économiques qui doivent encore restreindre si ce n’est arrêter leur activité, ou encore nos associations…
C’est précisément parce que nous sommes collectivement encore au milieu des remous du Covid, que le moment n’est pas au rythme de croisière. Car la crise sanitaire et l’agilité qu’elle exige de l’action publique, a fortiori de l’action publique de proximité, ne masque pas les grands défis sociaux, écologiques et numérique qui s’inscrivent dans le temps long. C’est l’ambition du projet de mandat qu’a présenté notre majorité, et que vient encore un peu plus conforter ce budget 22.
Malgré la crise sanitaire, malgré aussi un contexte financier incertain, voire défavorable à certains égards (inflation, estimation à la baisse de la CVAE, de la DGF, du FPIC, baisse de l’IFER… je ne referai pas le débat du DOB), malgré ce contexte, la communauté urbaine a fait deux choix :
– maintenir ses charges de fonctionnement, et continuer d’assurer une gestion financière saine ;
– investir : 52 M€ inscrits au BP 2022, un niveau sans précédent
Pour quoi ?
1/ pour le quotidien de nos habitant·es
Un quotidien constamment bousculé, en plein évolution, dans un contexte de transitions sociales, écologiques et numériques sans précédent.
– Pour embellir nos villes et nos villages : je pense aux aménagements urbains aux Bizots, à Essertenne, à Gourdon, à l’aménagement du boulevard du 8 mai ;
– Pour adapter l’espace public aux nouveaux usages : je pense au plan vélo mobilité durable ;
– pour les déplacements quotidiens de nos habitants avec le plan voirie ;
– pour valoriser notre patrimoine et nos savoir-faire, dont ici, nous sommes si fiers avec des investissements sur l’Ecomusée et la Villa Perrusson ;
– pour soutenir les bailleurs dans la rénovation du parc immobilier. Je rappelle que le secteur du bâtiment représente 44% de l’énergie consommée en France.
EAU
– Au milieu de ces investissements du quotidien, ceux relatifs à la rénovation de nos réseaux d’assainissement et d’eau potable. Je m’y arrêterai une minute. Ces investissements, dont l’ampleur – 56M€ HT sur 10 ans – nous a amenés à nous interroger sur toute la palette des ressources mobilisables pour les financer, y compris la tarification.
Cela demande, mais le VP a l’eau l’a très bien fait, de réexpliquer la nécessité de ces travaux. Changer des tuyaux et améliorer les stations d’épuration, ça ne se voit pas, ça ne change pas l’image de nos communes, ne les embellit pas. C’est pourtant un engagement nécessaire. D’une part pour permettre de garantir la qualité de l’eau potable de tous les foyers.
D’autre part pour la préservation de la ressource en eau. En France, 20% de l’eau potable fuit en raison d’un réseau vieillissant. Sur les 5,1 milliards de mètres cubes d’eau mis en distribution en 2017, un milliard s’est perdu dans la nature à cause des fuites, soit 20 %. C’est l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 18,5 millions d’habitants, note l’Observatoire des SP de l’eau et de l’assainissement. Les épisodes de sécheresse qui s’accroissent chaque année nous rappelle la fragilité de cette ressource et la nécessité d’agir pour la préserver.
Et, pour y répondre, il a fallu poser la question tarifaire. Mais pas n’importe comment comme je l’entends.
Prétendre que toutes les factures d’eau vont augmenter de 6% l’année prochaine est faux. Oui, il y aura une augmentation mais, d’une part, différente en fonction de la typologie des foyers. Et, surtout, vous oublier un élément très important :
La communauté urbaine va mettre en place une forme de tarification sociale pour aider les ménages les plus modestes. Un travail est en cours avec les Caf, qui permettra d’aider, de manière simple, sans démarche supplémentaire, environ 5200 ménages de la CU, soit près de 12% de la population.
Dans le contexte de raccourcis trop nombreux que nous connaissons, il me semblait important de préciser :
-> comment et pourquoi était engagé l’argent public ;
-> et l’attention que nous portons à garantir la justice sociale dans les efforts qui sont demandés.
Cet engagement financier, porté par le BP 22, ne traduit pas uniquement dans les services à la population.
– Il permet de mieux répondre aux enjeux numériques qui vont se poser de manière de plus en plus prégnante. Ce qui est arrivé à la ville de Montceau il y a une semaine en est un exemple probant : se protéger contre les cyberattaques n’est pas juste un acte de défense : il s’agit de garantir le bon fonctionnement quotidien du service public et d’assurer la protection des données personnelles.
Investir donc pour améliorer et adapter l’existant, anticiper les transitions, et investir aussi pour poursuivre le développement de notre territoire.
Les aménagements urbains, le logement participent de l’attractivité d’un territoire, mais pas seuls : le développement économique en est un levier puissant.
– Site technopolitain qui a vocation à devenir un véritable symbole de l’innovation sur le territoire.
La communauté urbaine, je le rappelle a conclu, avec la Région BFC, non pas un contrat de territoire mais un contrat métropolitain. Pourquoi, parce qu’au regard de notre tissu économique, de notre place industrielle, de la place de l’ESR, notre territoire assure de véritables fonctions métropolitaines. 20M€ ont été engagés par la Région au cours du 1e contrat permettant de soutenir 60M€ d’investissement, dont le Technopole, dont le projet Calhipso autour de la métallurgie des poudres.
Référence à la venue d’EH pour la nouvelle génération de contrat ?
– le développement de Coriolis, avec la constitution d’un budget annexe ad hoc.
Je pourrais continuer encore longuement la liste des projets que ce BP permet de financer, mais l’objectif n’est pas de dresser un inventaire à la Prévert. Il est bien de donner du sens à l’action conduite par la CU, à incarner ces grands chiffres qui parfois paraissent loin. La CU a toujours su faire preuve de résilience, à chaque épreuve et être au rdv des engagements et des ambitions qu’elle porte pour son territoire et ses habitants.