Confinement – Enfants autistes privés de leurs familles, une situation cruelle

Les familles de personnes autistes en foyer, sont en grande souffrance car depuis de longs mois elles ne peuvent voir leurs enfants. Deux familles exposent  brièvement leur vécu de cette situation.

CONFINEMENT : LA SOUFFRANCE CACHEE DES PARENTS D’ENFANTS ET ADULTES HANDICAPES

Cette année bien particulière apporte à chacun son lot de difficultés largement relatées par les médias, notamment la souffrance de nos ainés. Toutefois une partie de la population dont on parle peu en temps ordinaires semble oubliée en cette période.
Ce sont les personnes handicapées mentales et plus particulièrement celles atteintes de troubles autistiques sévères, qui ne pouvant respecter les gestes barrières se retrouvent confinées dans leurs Foyers d’Accueil Médicalisés.
C’est le cas d’Olivier B. 33 ans et Jonathan R. 36 ans, tous deux autistes sévères.
Face à ce manque de visibilité nos deux familles souhaitent exprimer leur ressenti.
Quelques mois en arrière, nous, parents d’enfants et adultes atteints d’autisme, n’aurions jamais cru vivre une situation aussi cruelle.
Olivier et Jonathan sont restés confinés dans leur foyer du 8 mars au 27 juin et le sont de nouveau depuis le 26 octobre, sans pouvoir retourner en famille, recevoir de visite ou sortir à l’extérieur du foyer.
Certains résidents ont la possibilité de communiquer brièvement avec leurs proches en visio ou par téléphone. Pour Jonathan, cela est tout simplement impossible, au risque d’entrainer des troubles du comportement.
Comment auront-ils vécu ces bouleversements brutaux et répétés ? Quelle perception auront-ils eu de cette crise sanitaire qui se prolonge ? Se sentiront-ils abandonnés par leurs parents ?
Autant de questions que nous nous posons sans avoir de réponses nos fils étant mutiques, ce qui est extrêmement douloureux et angoissant.
Nous sommes néanmoins conscients que les dispositions prises sont nécessaires et mesurons la somme de travail supplémentaire accomplie par tout le personnel de leur foyer pour préserver les résidents. Cet engagement mérite d’être médiatisé à l’instar de celui des personnels hospitalier et des EHPAD. D’ailleurs lors de la première vague, grâce à leurs efforts constants, aucun cas de
COVID-19 n’avait touché le foyer.
Alors que nous préparons les fêtes de fin d’année, le risque zéro n’existant pas, le virus s’est malheureusement introduit dans le foyer. Ainsi nous ne savons pas encore si nos fils pourront être avec nous pour fêter Noël. Nous ne pouvons que conserver l’espoir de retrouver bientôt nos enfants en souhaitant qu’ils n’aient pas trop perdu leurs repères et le peu d’autonomie qu’ils ont.
Anne-Marie maman d’Olivier et Babette maman de Jonathan

5 commentaires :

  1. Courage a ces familles..je connais très bien babette et son fils Jonathan..je pense très fort a eux et imagine leur désarroi….

  2. De tout coeur avec vous .Quelle situation cruelle pour les enfants et les parents !

  3. Enormes pensées à ces familles et leurs enfants. Oui il leur faut du courage pour affronter cela. Chaque jour, ayant été confrontée au handicap mental, je pense à tous ces jeunes et moins jeunes et à leurs familles et cela ne date pas d’aujourd’hui  » que l’on ne parle pas souvent d’eux ». Merci pour votre témoignage et beaucoup de courage à vous en espérant que vous pourrez bientôt retrouver vos enfants.

  4. Connaissant Jonathan , cela me fait de la peine , de savoir que vous ne pouvez pas le voir comme d’habitude .
    Bon courage à vous Babette et Pierre en cette période de fêtes

  5. beaucoup d’émotion en lisant cet article, merci d’en parler.

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