Le projet de cinéma au Creusot avance à grands pas alors que du côté de Montceau-les-Mines, on se débat dans des procédures judiciaires. Une communauté urbaine, deux communes, des projets cinématographiques et au milieu un même exploitant qui souffle le chaud et le froid.
Un mot : cinéma. Il devrait être le gage d’un certain consensus au sein de la communauté urbaine. Or, c’est tout l’inverse qui se produit et pourtant, tant au Creusot qu’à Montceau-les-Mines, même si l’offre cinématographique est ce qu’elle est, ce sont surtout les conditions d’accueil du public qui interrogent. D’un côté comme de l’autre, ils sont vétustes. Alors des projets de construction, de rénovation nous tiennent en haleine depuis, pour certains, de nombreuses années.
Aujourd’hui, c’est Le Creusot qui vient de faire un pas supplémentaire dans la construction d’un nouveau cinéma, puisque ce jeudi soir, la communauté urbaine a acté la vente d’un terrain de 6 700 m2 sur Mach 2 au prix d’un euro symbolique à la société des cinémas LCM dont l’exploitant est représenté par la SAS Cinéalpes.
6 salles, 900 places sur le site Mach 2
Pour faire simple, les cinémas au Creusot et à Montceau-les-Mines ont le même propriétaire avec à la tête Evelyne Davoine. LCM au Creusot, Rex cinéma à Montceau et un exploitant, Cinéalpes.
Que nous dit la délibération:
La société des cinémas LCM exploite actuellement les salles de cinéma du Creusot. Le site Creusotin, implanté à proximité de la place Schneider, nécessite d’être mis aux normes mais ne peut pas être réaménagé dans ses locaux actuels, faute de place.
La société exploitante a alors recherché un nouveau site afin d’y construire un complexe cinématographique agrandi et modernisé. Le choix de la société s’est porté sur le secteur Mach 2, sur un tènement immobilier de 6 700 m², situé à proximité immédiate de l’ancien bâtiment de la fonderie qui doit être réhabilité en brasserie gastronomique par Cédric Burtin.
L’exploitant, représenté par la SAS Cinéalpes, compte y édifier un établissement cinématographique composé de 6 salles offrant une capacité totale de 900 places. Ce complexe, de forme circulaire, sera accessible aux personnes à mobilité réduite et offrira aux spectateurs des salles modernisées, dotées des moyens de projection les plus récents.
Sujet délicat voire même prégnant quand d’un côté s’opposent politiquement, David Marti, président de la CUCM et maire du Creusot et Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines et conseillère communautaire de l’opposition. Car il n’y a pas si longtemps, la maire de Montceau a fait capoté le projet d’un complexe à Torcy, sorte de cinéma communautaire, « c’était un projet pour le bassin et le choix de Torcy était plutôt judicieux » rappelle David Marti. Il a changé son fusil d’épaule, pris en compte les remarques notamment les recours de Montceau et Autun et, en tant que maire, a proposé un nouveau projet « qui s’inscrit dans la logique de l’opération coeur de ville ».
Charles Landre met de l’huile sur le feu
Donc Le Creusot a son projet cinéma avec Evelyne Davoine alors qu’a Montceau, Marie-Claude Jarrot bataille avec cette même personne où deux projets sont en concurrence pour ainsi dire, celui de Panacéa avec le soutien de la municipalité de Montceau et la réhabilitation du cinéma les Plessis par Davoine elle-même à qui madame le maire a refusé le permis de construire.
Allait-on s’en tenir là et vendre le terrain dont le CUCM est propriétaire à un euro symbolique à Cinéalpes?
Finalement, c’est Charles Landre, le candidat déclaré de droite (LR) aux municipales, l’infatigable opposant à Marti qui a remué le couteau dans la plaie. Ce dernier ne pouvant aller directement sur le terrain de Marie-Claude Jarrot, attaque David Marti, le maire, le président de la CUCM ou les deux, sur « Mach 2 qui est surtout une vaste opération de vente à la découpe sans vision cohérente ».
Indéniablement, le Creusot a un train d’avance sur le projet cinéma sur Montceau-les-Mines. Mais les trains n’arrivent pas toujours à l’heure.
Quant à Montceau-les-Mines, le rapporteur du tribunal administratif propose que le maire signe le permis de construire déjà refusé à deux reprises. Marie-Claude Jarrot s’y prépare. Mais Evelyne Davoine qui va investir dans le 5 M € au Creusot, en fera-t-elle autant à Montceau pour réhabiliter les Plessis, même si la somme varie en 3 et 4 M € ?
Dans l’entourage de Marie-Claude Jarrot, on en doute. Chez les proches de David Marti, on pense au contraire qu’Evelyne Davoine, quitte à perdre de l’argent, elle le fera quand même.
Jean Bernard
Quel gâchis pour Montceau ! Dire que nous étions en avance à l’époque pour le multiplex … maintenant nous avons un wagon voir deux de retard !! Tout ça parce que c’était le projet de l’ancienne municipalité !