L’association des chasseurs du Bassin minier et sa quarantaine de membres, fêtent cette année son 80e anniversaire. Les années passent et l’image du chasseur a bien évolué. Si les Français reconnaissent les apports des chasseurs à la société, une majorité reste opposée à la chasse. Selon une enquête de l’IFOP, 55 % des Français sont hostiles à la chasse, tandis que seulement 18 % s’y déclarent favorables. Ce paradoxe souligne la nécessité pour les chasseurs de mieux communiquer sur leurs actions et leur rôle dans la société.
Autant dire que la construction du futur centre de formation départemental au Magny, entre la salle des fêtes et les Jardins du coeur sur onze hectares, un projet soutenu par la ville de Montceau-les-Mines, la CUCM et bien sûr l’ACBM, devrait justement permettre d’améliorer sensiblement l’image de la chasse. Certes, il s’agira de former des chasseurs qui pourront passer leur permis mais « sera aussi un outil pour les plus jeunes avec un sentier pédagogique » formulait Vincent Augagneur, directeur de la Fédération des chasseurs en Saône-et-Loire, invitée à l’assemblée générale de l’ACBM qui s’est tenue à la salle des fêtes du Bois du Verne de Montceau. « C’est parfait. Ce centre de formation est très bien situé à proximité de la RCEA et les chasseurs entretiendront le terrain » soulignait madame le maire.
Un endroit que les sangliers ne viendront pas saccager. Car à cette assemblée générale, cet animal proche du porc a tenu le haut du pavé. Le sanglier est devenu une plaie, tant pour les agriculteurs, les collectivités (le golf municipal de Montceau est régulièrement labouré), les particuliers aussi (le sanglier se rapproche de plus en plus des zones péri-urbaines), sans oublier qu’il met en danger les conducteurs sur la RCEA où les collisions sont fréquentes.
Contrairement aux autres espèces, on peut pratiquement chasser le sanglier toute l’année pour tenter d’affaiblir la population. Mais il reste des terrains (48 hectares), notamment ceux proches de la RCEA qui appartiennent à la CUCM « sur lesquels nous n’allons pas » indiquait le président de l’ACBM, Alain-Philippe Bruliard, « faute d’autorisation ».
Le sujet est pourtant sur la table de la communauté urbaine mais la décision tarde à venir. « Je comprends votre impatience et votre inquiétude. C’est au président, David Marti, d’examiner ce dossier qui est à l’étude » tentait d’apaiser, Daniel Meunier, premier vice-président à la CUCM.
« La prolifération du sanglier est un sujet qui vous empoisonne la vie » mentionnait Marie-Claude Jarrot qui a lancé l’idée d’ouvrir un débat à la CUCM. « Tous les maires ont des choses à dire, nous devons échanger ». D’autant que pour Alain-Philippe Bruliard, « la situation s’aggrave. Nous ne revendiquons pas un droit de chasse permanent mais si personne ne fait rien, nous ne pourrons plus rien faire. Nous devons trouver un compromis avec la CUCM pour au moins baisser le nombre de sangliers. Je vous rassure, nous disposons déjà de 1 600 hectares de terre à chasser, ça nous suffit ». Il ajoutait une dernière cartouche : « C’est le sanglier qui devient maître du terrain et les dégâts qui vont avec. Sa présence est un vrai problème ».
Il suffirait peut-être de prendre exemple sur le site de Morteru à Sanvignes sur lequel les chasseurs disposent de cinq droits de chasse dans l’année.
« Nous sommes prêts à participer au débat avec les maires » soutenait le directeur des chasseurs de Saône-et-Loire.
Ce dernier a justement rappelé, combien les dégâts sur les terres agricoles coûtaient à la Fédération. Sur la période à cheval sur 2021/2022, « nous avons versé 450 000 € d’indemnisations. En 2024/2025, nous sommes déjà à la même somme et nous allons finir à 700 000 € ». Certes, l’Etat, au niveau national, versait 20 M €, mais il va réduire l’enveloppe à 15 M €. Pas simple et « ça risque de ne pas s’arranger » précisait il.
Le sanglier en terrine pourrait faire l’affaire !
J.B.