Même si la culture est à l’arrêt, les artistes eux, ne le sont pas. Ils créent, ils expérimentent comme Sandra Richard la semaine dernière à Blanzy où elle a investi la salle Jacques Prévert à la médiathèque.
Dans son coin, à l’abri des regards _ malheureusement _ cette artiste plasticienne a « bullé ». C’est un métier, un art que celui de « buller », que d’installer au sol des gouttes de plâtre qui forment un cercle.
Le cercle des artistes disparus qui refait surface à Blanzy le temps d’une résidence où elle a préparé son exposition en avril prochain à Bourges dans une galerie, lieu autorisé à recevoir du public, alors que les musées, eux, sont fermés. Y’en a encore au ministère qui bulle mais pour de vrai.
Sandra Richard connaît bien Blanzy, elle y vient souvent où elle retrouve un autre artiste du cru, Julian Lemousy. « Je l’ai rencontré aux Beaux-arts aux Mans. Grâce à lui et la municipalité, j’ai pu emprunter cette salle » explique la Parisienne. « C’est un ami de longue date ».
Dans sa bulle, Sandra Richard a donc irradié l’espace de son univers blanc, un peu sa marque de fabrique. Une mer de tâches neutres qui jouent sur les variations d’un même motif : la bulle.
Les bulles, elle les fabrique à l’aide d’une seringue pour les plus petites, avec un moule pour les plus grandes.
Pendant son séjour à Blanzy, Sandra Richard a expérimenté son idée, sa nouvelle approche à mettre en relief que ce d’habitude elle réalise en papier. Toujours en blanc et la technique du gaufrage qui sont des oeuvres à l’éclat d’une grande pureté. La blancheur se révèle comme une couleur contrastée.
Rêver en blanc donne une autre inspiration et aspiration à l’imaginaire. Souvenez-vous de ce tableau blanc dans Art, une pièce de théâtre de Yasmina Reza. Trois hommes qui admirent l’oeuvre toute blanche avec un regard différent.
Les bulles de plâtre de Sandra Richard qui enseigne à Paris au Carrousel du Louvre, sont comme un temps flottant, la rencontre d’un monde inachevé et quête de l’être.
Sandra Richard reviendra à Blanzy, pour exposer cette fois-ci.
Jean Bernard