Quand il évoluait au basket à Autun, au CSA, il était l’un des rares à jouer des deux mains. « On m’appelait Bill, on me prenait pour un Américain », se souvient-il, lui, le gaucher, meneur de jeu. Brillant au basket, il s’est également distingué en athlétisme, en tennis et en escrime. Il fait partie de ces gauchers d’exception comme Maradona, Lionel Messi ou Rafael Nadal, célèbres pour leur talent.
Mais il faut bien plus que du talent pour être remarqué et proposé à la Légion d’honneur. Il faut s’appeler Bernard Ponceblanc, un athlète hors pair, mais surtout un homme qui a dédié sa vie à sa passion : le sport, principalement en tant que bénévole. Être gaucher lui a peut-être donné ce petit « plus », cette étincelle dans le regard qui a guidé son engagement et son dévouement, « marquant des générations entières », soulignait Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, lorsque l’heure de la récompense a sonné ce vendredi soir, au petit théâtre du château de la Verrerie au Creusot. C’est là qu’il a reçu la médaille de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur, au titre du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Cette fois, les projecteurs se sont braqués sur lui, malgré lui, en présence de ses nombreux compagnons de route de ces 50 dernières années. Une Légion d’honneur amplement méritée. « La République reconnaît le travail d’un bénévole », soulignait-il, souhaitant partager cette distinction avec tous ceux qui, à ses côtés, « ont construit notre histoire commune ».
À ce titre, le baron Pierre de Coubertin, à travers ses écrits, a été une grande source d’inspiration pour Bernard Ponceblanc. Il lui a donné l’envie de « consacrer une vie entière aux autres, au sport, à la jeunesse, à la nation et aux valeurs olympiques, avec cette recherche de l’excellence et du respect », insistait le préfet.
Né le 14 avril 1946 à Autun, Bernard Ponceblanc a trouvé dans le sport son terrain d’expression. En 1965, il s’engage dans l’armée, passe par le bataillon de Joinville (réservé aux sportifs) et devient même professeur de sport à Autun, avant de s’investir dans la vie locale comme responsable des sports au Creusot puis à Montceau-les-Mines. Ce qui faisait dire à Yves Séguy : « Vous êtes un homme de terrain, un homme de bien. » Et de poursuivre : « Le sport est un outil de cohésion, un facteur de paix sociale. Vous êtes donc un serviteur de la République. »
Depuis toujours, le nouveau chevalier de la Légion d’honneur s’est attaché à transmettre. En 2001, il devient président du comité départemental olympique et sportif (CDOS 71). Dans son entourage, tout le monde se souvient du grand rassemblement mondial des collèges Pierre de Coubertin à Mâcon, en 2019, qui a réuni 28 pays des cinq continents autour des valeurs du sport. Tout le monde garde aussi en mémoire les Jeux de Saône-et-Loire, rendez-vous incontournable des années olympiques, et l’implication du président du CDOS dans les Jeux paralympiques de Paris 2024.
« Vous avez un parcours professionnel et associatif exceptionnel, alors que vous ne recherchez ni les lauriers, ni les titres, et encore moins les éloges », saluait le préfet, malgré tout très élogieux.
L’émotion était palpable. Bernard Ponceblanc écoutait les hommages pleuvoir sans même avoir de parapluie pour s’en protéger. « Je suis vraiment très touché », dit-il timidement, lui dont l’une des plus grandes qualités est de savoir fédérer sans heurter, mais sans jamais transiger sur ses valeurs.
Élémentaire, mon cher baron de Coubertin.
« Votre itinéraire est une véritable leçon de vie », conclut Yves Séguy.
J.B.