Baignade pas baignade – Les villes comme Montceau, confrontées au problème, que faire ?

 

Claude Vermorel, Valloirien et avocat au barreau de Chalon-sur-Saône, affiche d’entrée la couleur, non pas politique mais son opinion sur la création de la plage au lac du Plessis à Montceau-les-Mines. « Je suis ravi du projet de madame Jarrot de se baigner dans le lac du Plessis à Montceau. Le site est magnifique. De prendre ce risque, c’est tout à son honneur. La baignade dans les lacs et les rivières sont très populaires » explique-t-il.

Car avant d’être avocat, dans son jeune temps, Claude Vermorel a été maître-nageur et directeur de centre nautique. D’ailleurs en tant qu’avocat, on fait souvent appel à lui pour plaider sur des affaires de noyades. C’est justement à ce titre qu’il est invité à participer le 28 septembre prochain à Aubervilliers (93) au colloque avec pour thème :  Droits des baignades, droits aux baignades. L’accès aux rivières urbaines face au réchauffement climatique.

 

Voici la trame de cette réunion sur les questions théoriques :

 

Le point du départ du colloque est l’hypothèse que c’est la responsabilité juridique ressentie par les collectivités, y compris sur le plan pénal, qui empêche l’accès des citoyens à la baignade en eau libre ; elle est de ce fait le plus souvent interdite. Ce n’est pas le cas dans les pays germanophones, où la notion généralement acceptée d’un usage « aux risques et périls » s’applique à la plupart des installations dans l’espace public dont les citoyens profitent largement. L’exemple le plus parlant est la baignade transfrontalière dans le Rhône. Tandis qu’à Genève, la descente du Rhône à la nage est une activité de plus en plus répandue, elle est interdite dès qu’on a passé la frontière, alors que la qualité de l’eau est la même. Que faire ? L’objectif du colloque est de développer la question de la responsabilité juridique pour les baignades urbaines en France sous un angle comparatif inter-français et européen : Qui a les compétences sur l’usage des fleuves, rivières, lacs, mers ? Comment expliquer les différences de pratiques observées entre les communes françaises, allant de l’interdiction stricte accompagnée d’amendes, à la simple mise en garde, jusqu’à une relative tolérance ? Et dans ce cadre, quelle doit être la place de l’apprentissage de la natation ? La question se pose aussi au niveau européen, et nous permettra de documenter les règlements et les usages en Allemagne, en Suisse ou au Danemark par exemple. Comment les pratiques à l’étranger pourraient nous aider à penser les possibilités de baignade en eau vive en France ? Laisser les populations se baigner à leurs « risques et périls » a-t-il un sens en France ?

 

A Autun, où Claude Vermorel a sévi du temps de Marcel Lucotte, le plan du Vallon « a été fermé à la baignade non pas à cause de la qualité de l’eau mais elle n’était pas transparente. On mettait une assiette blanche à une certaine profondeur et on devait l’apercevoir à une distance d’un mètre, sans quoi la baignade n’était pas autorisée », se souvient l’ancien maître-nageur.

Mais autoriser la baignade ou pas, Claude Vermorel pousse le raisonnement plus loin, bien en amont et déclare, « le droit à la baignade passe par le droit de savoir nager ». Il ajoute, « ne pas savoir nager, c’est ce qui a provoqué la mort de trois enfants à Chalon-sur-Saône ».

Il se rappelle aussi que David Douillet, double champion olympique de judo devenu député avait stipulé que « 40% des élèves à l’entrée en 6e ne savaient pas nager ».

 

A ce colloque, maître Vermorel va en profiter pour « proposer des solutions utopiques » dit-il. C’est par exemple, « lancer l’opération 1000 piscines du style comme à Montchanin avec quatre lignes d’eau et 10 mètres sur 25. Il va encore plus loin à l’heure de la pénurie des maîtres-nageurs, « je vais parler d’une école nationale de formation des maîtres-nageurs à l’instar de l’école de ski alpinisme ».

 

Quant à la problématique au lac du Plessis à Montceau avec la présence par moments d’un taux de cyanobactéries supérieur au seuil réglementaire (suite aux prélèvements réalisés par l’Agence Régionale de Santé – ARS), « je suis avocat, je n’ai pas de solution technique ». Mais il y a 50 ans, on se baignait au Plessis et des « bactéries, il y en a partout » note-t-il. C’est d’ailleurs pour cette raison que les épreuves tests de natation en eau libre prévues dimanche 6 août dernier dans la Seine ont été annulées par la fédération internationale de natation. « Les normes sécuritaires nous privent de liberté » juge Claude Vermorel. « Peut-être serait-il opportun de faire une étude dans le lac du Plessis pour comprendre le phénomène par de jeunes universitaires, savoir comment rendre la baignade possible, comment rendre l’eau propre ? »

« J’attends de ce colloque des réponses à ces questions » espère l’avocat. Un colloque dont les travaux mèneront à réfléchir « sur les difficultés juridiques et administratives qui sont une urgence dans un moment où nous savons que les canicules à venir pousseront de toute façon les populations à se jeter à l’eau, avec ou sans permission« .

 

« J’invite d’ailleurs tous les responsables sportifs des communes à participer à ce colloque » termine Claude Vermorel.

 

 

J.B.

 

Claude Vermorel interviendra au cours de ce colloque sur  Les droits, les responsabilités et la sécurité

  • Claude Vermorel, Avocat (Barreau de Chalon-sur-Saône) : Le droit de la baignade fluviale en eau libre passe-t-il par un droit à savoir nager ?

 

 

Pas de baignade au lac du Plessis pendant l’Eté du lac mais on profite des activité nautiques, de la plage et de la buvette.

6 commentaires :

  1. « un droit à savoir nager » ??
    Parce qu’il existe une interdiction de savoir nager ?
    Intéressant :enquête de Santé publique France, avec le soutien du ministère des Solidarités et de la Santé…..
    «  »10 % des décès par noyade sont liés au fait de ne pas savoir nager. » »
    On peut donc dire que savoir nager est très accidentogène non ?
    Souvenirs souvenirs, il y a 50 ans….ils étaient nombreux ceux qui apprenaient à nager avec les copains dans un étang du Plessis où en fin d’été, il se disait que l’eau avait « tourné »

  2. L’avocat a raison
    Nous les mns on connaît le sujet

  3. merci à vous tous pour votre contribution
    Le sujet ne vous laisse pas indifférent
    j’espère un jour vous rencontrer pour en parler
    Ce que je vois c’est que sur les 10 dernières noyades mortelles que j’ai eu à plaider en défense des MNS, 9 ne savaient pas nager et 9 avaient moins de 10 ans
    Il y a eu plus de 233 noyades au mois de juin
    C’est la première cause de mortalité des accidents domestiques
    Voir un enfant découpé sur une table d’autopsie ça n’est pas très drôle
    le sujet est préoccupant
    les pouvoirs publics ont une responsabilité dans la gestion de ce problème et une réflexion de fond s’impose
    De plus nous manquons des MNS

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