Il y a un an, le premier confinement pointait le bout de son nez. Au centre universitaire Condorcet au Creusot, les étudiants en licence professionnelle gestion de projets et structures artistiques et culturels mention arts vivants tremblaient. Ils se sont littéralement effondrés quand le 17 mars 2020, chacun était prié de rester à la maison, leur festival s’écroulait. En quelques jours, les annulations de spectacles, de festivals, les sorties de films, etc., tout s’arrêtait brutalement. A cette époque au moins, tout le monde logeait à la même enseigne.
Un an plus tard, la crise sanitaire est toujours en haut de l’affiche pendant que la culture, entre autres, est gentiment cataloguée de « non-essentielle ».
Devant cette situation à nouveau inédite, les étudiants de la promo 2021, n’ont aucunement baissé les bras et se sont adaptés aux circonstances. Programmé à l’origine sur huit jours, leur festival se déroulera sur une seule journée, le mardi 23 mars. Du condensé. « Nous faisons avec la covid » disent-ils. D’où l’intitulé du festival : « Oser être ».
C’est justement dans l’adversité, la contrariété, la difficulté à entreprendre que se révèlent souvent les esprits imaginatifs et conquérants. Alors nos dix-huit étudiants ont osé. Il y a du « Osez José » dans cette forme de lutte clandestine à proposer sur la scène de l’ARC au Creusot, quatre spectacles, « quatre projets fédérateurs affichant des valeurs de respect et de tolérance qui abordent l’identité, l’acceptation de soi et des autres » expliquent-ils.
Retransmission des spectacles sur les réseaux sociaux
Ils font donc preuve d’audace et de courage à organiser ce festival qui s’inscrit dans leur formation universitaire. C’est pour eux aussi, dans ce contexte si particulier, « de nous poser des questions notamment sur l’avenir de la culture car quand bien est elle non-essentielle, elle est essentielle à nos yeux » argumentent-ils.
Avec Nathalie, leur professeur, Gilles, Gérard et Olivier, les intervenants, les étudiants ont déjà « oser être » ce qu’ils seront plus tard, à savoir promouvoir des artistes professionnels et amateurs « afin de mettre en lumière et valoriser la culture et le patrimoine artistique ».
Aux spectacles du mardi 23 mars, s’ajoutent des tables rondes où ils pourront confronter leurs point de vue avec les professionnels, élaborer des idées nouvelles et partager des expériences innovantes. Car les futurs professionnels de la culture qu’ils sont, s’interrogent sur les conséquences de la crise: comment lier le spectacle vivant et écran virtuel ? Comment réunir culture et thèmes d’actualité ?…
A défaut de pouvoir accueillir du public, « nous avons souhaité diffuser nos créations en streaming via nos plateformes de réseaux sociaux », font savoir les étudiants.
Il fallait oser, ils osent.
Jean Bernard