Armistice 11 Novembre – La guerre, une chose si horrible, si absurde et capable de tuer

Les mots sont durs à entendre. Ils ont raisonné comme un coup de fusil ce jeudi matin devant le monument aux morts de Montceau-les-Mines. Le silence dans les rangs est pesant, les regards hagards et les pensées se perdent dans les tranchées en 1917.

Albert Cazes est soldat dans le 245e régiment d’infanterie. Le ton de la voix de madame le maire est grave. Devant elle, pas une tête ne bouge. L’effroi qui va suivre va glacer la peau malgré le soleil de ce 11 nombre 2021.

103 après la signature de l’armistice, la mémoire est toujours aussi forte et vivace. Cela fait trois ans qu’Albert Cazes croupit dans une tranchée, qu’il ne comprend pas l’absurdité de cette guerre. Il écrit : « C’est à rendre imbécile, c’est laid, c’est odieux, nous nous terrons comme des bêtes traquées, et les jours se succèdent aux jours, tristement, dans la crasse, les poux et la puanteur. Je vous assure que quelques mois de ce dur métier sont plus que suffisants pour abrutir un homme ».

Reviendra, ne reviendra pas de cet enfer ? Henri, lui, sait qu’il ne reverra pas sa chère Lucie. Le 4 décembre 1914, il écrit pour la dernière fois à son épouse. « Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé ».

Henri est fait prisonnier dans une tranchée par les Allemands. Il parvient toutefois à s’échapper. « J’ai suivi mes camarades et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi ». L’absurdité d’une guerre au summum de son art. « Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple », poursuit-il.

« Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l’embarras dans lequel je vais te mettre… »  (…) « Si au lieu de m’échapper des Allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve ».

« La guerre est une chose si horrible que je m’étonne comment le seul nom n’en donne pas l’horreur » (Bossuet).

P… de sale guerre. L’âme d’Henri pénètre chacun des participants lors de cette commémoration. Ils encaissent. Marie-Claude Jarrot a touché en plein coeur. « Nous nous retrouvons ici pour rendre hommage à tous ceux qui ont participé aux combats du premier conflit mondial, c’est pour que nos enfants ne soient pas privés de leur passé ».

J.B.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *