60 ans de mariage – Isabelle et Benjamin Torre se repassent la bague au doigt

 

A L’informateur de Bourgogne, on aime les histoires, les belles histoires. Celle d’Isabelle et Benjamin Torre n’est pas un conte de féé, c’est une délicieuse histoire d’amour qui dure depuis 60 ans, même plus. « J’ai fréquenté celui qui deviendra mon mari, j’avais 14 ans et lui 19 » dit Isabelle.

Le plus incroyable est que Benjamin a perdu sa maman quand il avait 6 ans. « Et son papa a rencontré ma maman » raconte Isabelle. « Il n’avait plus sa mère, c’est comme ça que je suis tombée amoureuse de lui ». Mais avant que Benjamin n’épouse Isabelle, leur feuilleton a connu des rebondissements.

Ils sont natifs de la même commune, Sama dans les Asturies, le nord de l’Espagne. Benjamin quitte Sama pour chercher du travail en France. « Nous nous écrivions en cachette pour pas que nos parents apprennent notre amour » glisse Isabelle. Mais un jour, sa maman tombe sur la lettre où il est question de mariage. « Mais tu crois qu’en France il enfile des perles » lui lance incrédule sa mère. D’autant plus qu’Isabelle est mineure. « Si vous ne me donnez pas la permission de l’épouser, alors je fugue avec lui » lui répond la jeune fille.

Entre temps, Benjamin doit revenir en Espagne pour effectuer son service militaire sous le régime du général Franco. Mais il traîne les pieds. Au lieu de faire 18 mois, je n’en fais que 12″ précise Benjamin. Toutefois, pour se marier, lui étant sous les drapeaux, encore lui faut-il l’autorisation du commandant de la garnison. « Il a fallu que je trouve une bonne excuse, alors j’ai dit que ma future femme était enceinte ». La réalité est toute autre, « j’ai accouché 3 ans après » en rigole encore madame. Elle se marie à 17 ans et demi à Sama le 29 décembre 1962.

Isabelle et Benjamin Torre arrivent en France en 1963. Ils habitent au Creusot dans un appartement garni, aujourd’hui on dit meublé. « Un deux pièces avec des meubles pourris » se souvient encore monsieur qui a cette époque est maçon chez Lenoir. Ils y resteront 13 ans avant de faire construire une maison à Saint-Vallier qu’ils occupent toujours. « Nous avons eu les clefs le 3 mai 1975 » rappelle Benjamin. Il travaille alors chez Lavigne à la Lande à Montceau-les-Mines, toujours dans la maçonnerie. « Lavigne fait faillite et je me retrouve au chômage ». Période qu’il a mal vécu, il pensait être le seul chômeur en France.

 

Soixante ans après, il offre une bague avec des diamants

 

Il passe alors par l’intérim et les déplacements. « J’ai même travaillé à l’aéroport de Roissy. Je rentrais tous les quinze jours ».

Pendant ce temp, Isabelle voyait les autres femmes travailler. Elle aussi a voulu gagner son indépendance. « J’ai été embauchée à la Sofras au Creusot où on fabriquait des vêtements pour la métallurgie. Je gagnais 500 francs (les anciens francs). J’apprends que chez Dim à Autun, on est payé 1000 francs. Alors j’allais en bus à 3 heures du matin du Creusot à Autun » révèle-t-elle.

Après Dim, elle revient au Creusot chez Casino avant d’être mutée à Montceau quand le supermarché se trouvait place de la mairie. « J’ai fini responsable commerciale ».

Ce 29 décembre 2022, Isabelle et Benjamin fêteront leurs 60 ans de mariage. Les noces de diamant. Ensemble, ils sont retournés dans une bijouterie et monsieur a offert à madame une bague avec des diamants. « J’ai même acheté une alliance pour moi, j’ai perdu la mienne il y a des années ».

Autre particularité, chez les Torre, ils se prénomment pratiquement tous Benjamin. Le grand-père, l’heureux marié de l’an 2022 et son fils. Leur fille, elle s’appelle… Isabelle.

A 77 et 82 ans, Isabelle et Benjamin coulent des jours heureux. Madame garde la forme en pratiquant l’aqua gym et du yoga, monsieur tourne autour du lac et ils s’occupent de leurs quatre petits-enfants.

La recette de cet amour qui dure ? « Quand ça ne va pas, on se serre les coudes » avance Isabelle.

 

Jean Bernard

Un commentaire :

  1. L’informateur aime les histoires , surtout celles qui lui conviennent . EN MÊME TEMPS quand ca ne va pas dans son sens , il ne met pas en ligne. Sa liberté de la presse est assez particulière . C’est une façon d’appliquer sa vision de la démocratie . Si on veut continuer d’exister c’est chut et surtout pas de vagues . Navigons dans le sens du vent et profitons , tout se passera bien .

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