Il est revenu marron du rallye de la Châtaigne, alors il espérait bien boire une bonne bière à la châtaigne en guise de victoire sur l’épreuve du Tour de Corse historique qu’il a remporté à deux reprises en 2014 et 2015 sur Lancia 037.
Christophe Vaison n’aime pas rester sur un échec surtout une panne mécanique dès la première spéciale dans le Morvan. Mais quand la guigne vous colle aux pneus, même la Corse peut être le théâtre d’une terrible désillusion et lui jouer un vilain tour.
L’homme va vite et les routes sinueuses sur lesquelles il faut prendre des risques, il aime ça. Alors il est venu de Torcy avec une BMW M3 groupe A, « une voiture historique pour gagner » dit-il. Un modèle de 1987, deux roues motrices, 315 cv, boîte 6 crabots et de gros freins. Sa première couse avec cette « bête de l’asphalte ». Déjà, avant de s’embarquer sur le Ferry, Christophe Vaison a connu pas mal de problèmes sur la BMW, les réglages s’annonçaient difficiles.
Ils sont 245 engagés sur la 20e édition du Tour de Corse Historique qui s’est disputé du 5 au 10 octobre. Le départ est donné de Porto-Vecchio. Première spéciale de la journée, la M3 s’élance. Et rebelote, cette fois-ci, c’est une transmission qui casse. « Une bille dans un cardan » précise le Torcéen. Pour la victoire, c’est râpé mais il repartira le lendemain hors classement.
Deux temps scratch
Et là, Christophe Vaison va lâcher les chevaux. « Sans mon problème mécanique, je pouvais jouer les trois premières places » et jouer la gagne même si Alain Oreille, le vainqueur, a semblé intouchable sur sa Porsche.
Avec ses quatre mécanos dans son équipe d’assistance, Pascal Duffour pour copilote, le double vainqueur en Corse donne tout. Il signe même deux temps scratch dont un malgré un tête-à-queue et n’est jamais très loin des meilleurs sur les autres ES.
Le Tour de Corse est un rallye mythique qui rassemble des anciennes gloires. « C’est un rallye historique avec des pilotes historiques » rigole Christophe Vaison qui ne cesse de rêver les yeux grands ouverts de cette épreuve. « Piloter sur les routes de Corse procure des sensations incroyables. Les spéciales sont longues, ça monte, ça descend, parfois il y a juste le passage pour la voiture, vous longez la mer, le spectacle est permanent. Et quel décor ! » s’enflamme-t-il encore. « Sur les routes, on croise des cochons ou des ânes. Ils ne bougent même pas, ils sont chez eux ».
Alors physiquement et nerveusement, il faut tenir les 20 spéciales. Ce rallye nécessite une constance dans le pilotage, « être capable d’aller vite dans les passages lents et rapides, toujours avoir les pneus au mieux de leur grip, à la bonne température » explique Christophe Vaison. Sur une spéciale de 30 km où il réalise le scratch, « j’ai mis 30 secondes au deuxième ». Il en jubile toujours.
Il n’a pas inscrit son nom au 20e Tour de Corse Historique mais il a laissé son empreinte sur les routes de l’île de beauté.
Christophe Vaison, pilote corse d’adoption.
Jean Bernard