Il revenait à David Marti, maire du Creusot et président de la communauté urbaine Creusot Montceau, d’accueillir Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances ce lundi après-midi au Creusot (lire par ailleurs) et d’introduire cette journée dédiée à l’industrie. Son discours.
« Avant toute chose, je tiens à remercier Madame la Ministre et madame la Présidente de Région pour l’attribution de ce label aux quatre intercommunalités qui le compose. C’est une reconnaissance très importante pour nous.
On dit souvent que l’industrie est « l’ADN du Creusot ». Il est vrai que notre ville s’est construite avec pour moteur le développement de la métallurgie mené par une famille de maîtres de forge, les Schneider. Depuis deux siècles, cette activité a façonné la ville autour du site industriel et fourni du travail à de très nombreuses familles du bassin. Aujourd’hui, l’industrie représente près de 40 % des emplois, une part bien supérieure à la moyenne nationale.
Grâce à la volonté des élus locaux, et avec le soutien déterminant de l’Europe, de l’Etat, de la Région, nous sommes parvenus à réussir notre réindustrialisation. Nous avons aujourd’hui la chance de compter sur le site industriel du Creusot des groupes de renommée mondiale, tels qu’Alstom, ArcelorMittal, Framatome, General Electric ou encore Safran.
A l’échelle de la communauté urbaine, nous avons fait du développement économique notre première priorité. Nous portons bien évidemment une attention toute particulière aux grands groupes industriels que j’ai cités, auquel j’ajouterai Michelin à Blanzy, et nous sommes toujours à leurs côtés pour les accompagner dans leurs projets.
Mais nous sommes bien conscients que, de nos jours, le dynamisme économique ne peut plus reposer uniquement sur les très grands groupes. Au-delà des aides individuelles que nous pouvons apporter aux entreprises, nous savons qu’agir efficacement, c’est aussi soutenir la structuration de filières, favoriser la création et le développement d’écosystèmes.
C’est ainsi qu’est né, à Montceau, Mecateamcluster. Didier Stainmesse vous en parlera bien mieux que moi lors de la table ronde à venir, puisque ce projet – qui est d’ailleurs aujourd’hui bien plus qu’un projet – figure dans notre contrat « Territoire d’industrie ». Avec d’autres dirigeants de PME locales et avec le soutien d’élus locaux, en particulier de Jean-Claude Lagrange, il est à l’origine de la constitution de ce cluster dédié à la maintenance des engins de travaux mobiles de la filière ferroviaire.
La force de Mecateam, ce n’est pas seulement d’avoir réuni des PME pour initier la construction d’une plateforme de maintenance mutualisée et de proposer une offre de services qui a su séduire les grands donneurs d’ordre.
Sa force, c’est aussi d’avoir mis en place une offre de formation, à la fois initiale et continue, grâce à la création de cursus à coloration ferroviaire allant du bac pro à la licence et grâce à la construction d’un campus sur le site même de Mecateam.
La force de ce cluster, c’est enfin la stimulation de l’innovation, fruit de la collaboration entre membres du réseau, pour améliorer la productivité et la sécurité.
C’est donc bien une filière complète qui se structure, depuis la réponse à des besoins du marché jusqu’à la formation, en passant par l’innovation.
Je voudrais évoquer ici un autre projet, celui du site technopolitain. Si nous l’avions à l’origine appréhendé à l’échelle du territoire communautaire, ce projet a désormais vocation à s’ouvrir à l’ensemble du « Territoire d’industrie Ouest Saône-et-Loire » et j’en suis très heureux.
L’idée du site technopolitain se fonde sur un constat : les univers de l’entreprise, de la recherche et de la formation ne sont pas assez interconnectés. Pourquoi des entreprises peinent-elles à recruter sur certains profils, pourtant très correctement rémunérés ? Pourquoi des étudiants ont-ils tant de mal à trouver une entreprise qui les accueille en alternance ? Pourquoi certains porteurs de projets ne parviennent-ils pas à les concrétiser ?
Parce que ces acteurs n’ont pas forcément l’opportunité de se rencontrer et d’identifier des synergies possibles. Cela peut paraître étonnant en ce début de XXIe siècle marqué par la communication tous azimuts mais il semblerait que nous en soyons encore là…
Le site technopolitain vise donc à dépasser les frontières. Car nous sommes convaincus qu’il nous faut stimuler les mises en relations entre les différents acteurs – étudiants, chercheurs, porteurs de projets, dirigeants d’entreprise, financeurs… – pour transformer des opportunités et des potentiels de création d’entreprises en projets concrets.
C’est pourquoi les espaces qui favoriseront les échanges entre les acteurs sont si importants. Car l’idée qui donne naissance à une nouvelle entreprise apparaît parfois de la confrontation d’idées de manière impromptue au sein d’un environnement propice et adapté.
Les co-financements de nos projets par l’Europe, l’Etat et la Région sont déterminants pour le dynamisme de nos territoires. Je suis convaincu que le dispositif « Territoires d’industrie » sera lui aussi une clé majeure de la reconquête industrielle dans notre pays ».