Sanvignes – Ils arrachent le volet roulant, le mari et le fils sont menottés, les gendarmes se trompent de maison

Ils ont eu la peur de leur vie et cinq jours plus tard, ils vivent dans un état second. « J’ai la gorge nouée, je n’arrive plus à avaler ma salive » livre madame.

Nous sommes mercredi 5 février 2025. C’est le jour où la compagnie de gendarmerie de Charolles a décidé d’intervenir sur plusieurs communes dont Toulon-sur-Arroux et Sanvignes avec pour objectif d’interpeller onze personnes soupçonnées d’avoir des liens sur une série de cambriolages dans la région.

Ce matin là, dans une habitation au quartier des Gautherets à Sanvignes, monsieur s’est levé à 5h, madame aussi. Lui, prépare ses affaires pour aller à la chasse. « D’habitude, j’ouvre le volet roulant mais pas ce matin ». Ses deux chiens sont avec lui, à l’intérieur. Il ne fait pas sortir non plus.

Mais alors que les aiguilles de la montre allaient signaler qu’il est 6h, les chiens commencent à s’agiter, ils se mettent à aboyer. « J’ai pensé qu’ils avaient reniflé la présence d’un chat » poursuit madame. Dehors, devant la porte d’entrée, de toute évidence il se passe quelque chose. « Et on entend cogner sur le volet roulant, ça tape fort et d’un coup, j’ai vu deux mains gantées qui arrachaient le volet, alors j’ai crié : qu’est-ce que vous voulez ? Il paraît qu’ils ont fait les sommations mais avec tout le boucan, je n’ai rien entendu » détaille le mari.

« Comment voulez-vous que je me doute que c’était des gendarmes » dit-il. Apeurée, madame est prête à composer le 17 mais elle n’en a pas le temps. « J’ai continuez d’hurler : arrêtez ! Alors j’ai pris mon fusil et quand j’ai vu devant moi des gendarmes avec des cagoules, j’ai aussitôt baissé mon arme. Ils étaient cinq, je crois avec une arme pointée sur moi ».

Les gendarmes se précipitent sur le mari, l’empoignent, le sortent à l’extérieur, le couchent par terre et le menotte. « Je peux vous dire que ça serre, j’ai eu aussi la marque des graviers sur le visage ». Leur fils qui vit avec ses parents tente de s’interposer, ils est également menotté.

« Mais qu’est-ce qu’on a fait de mal ? » demande le retraité qui espérait simplement passer une bonne journée à la chasse. « On m’a répondu, ferme ta gueule. Il est où ? A madame, on lui dit de ne pas bouger et de s’asseoir pendant que les gendarmes investissent l’étage.

Effectivement, les gendarmes du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie nationale) sont à la recherche d’un individu. « Ils nous ont demandé qui habitent là et nous avons présenté nos papiers d’identité » relate le mari. Les gendarmes n’étaient pas à la bonne adresse. « Aujourd’hui, on prend ça à la rigolade. A 6h, ils arrivent, à 6h05, je suis par terre et menotté, à 6h10, ils sont repartis ».

Le PSIG quitte les lieux et se rend à la maison juste plus bas dans la rue où ils interpellent l’individu recherché.

Le couple encore traumatisé par cette irruption à leur domicile apprendra que leur maison avait été ciblée depuis une bonne semaine. « Nous sommes au … 1, l’habitation où se trouvait l’homme qui a été interpellé est au 1 bis » précise monsieur.

On ne ressort pas indemne d’un tel choc émotionnel. Le mari est cardiaque, « j’ai eu mal à la poitrine alors ma femmes m’a conduit aux urgences où comble de l’ironie, nous avons croisé nos gendarmes qui ressortaient avec un individu menotté » relate-t-il. Il retournera aux urgences le lendemain.

« Si j’avais su que c’était les gendarmes, j’aurais ouvert et même offert le café » en rigole-t-il. « Mais vous vous rendez compte, nous avons été agressés par des autorités alors que nous n’avons rien fait. Si j’ai un conseil à donner aux habitants, ouvrez vos portes avant 6h, ça évitera qu’ils cassent tout ».

Depuis, le couple de retraités a reçu une demande d’indemnisation d’un préjudice matériel imputable à une intervention de police judiciaire.

Quelle histoire !

 

J.B.

 

 

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