Un jour peut-être et même sans doute, un engin traversera l’Atlantique avec l’eau pour combustion. Un engin imaginé et réalisé au sein du Mecateamcluster installé en bordure du canal du Centre à Montceau-les-Mines. De la science-fiction littéraire probablement mais, il y a dix ans, qui aurait imaginé qu’un terrain vague, une friche industrielle, attirerait pendant trois jours plus de 700 participants au 5e Mecateameetings, ce salon unique en France sur les engins de maintenance ferroviaire ?
La réalité est pourtant là, c’est du concret. Les 45 machines exposées, les 130 exposants avec la Suisse pour invitée d’honneur et 11 pays représentés, apportent la preuve formelle que cette grappe d’entreprises (130) avec son président, Didier Stainmesse, son directeur général, Frédéric Debleds, soutenue par la CUCM, la Région ou encore la Banque des Territoires, pour ne citer qu’eux, a vu juste. Et l’annonce de l’implantation en 2023 d’un centre de test et d’homologation des engins ferroviaires (lire par ailleurs) célèbre avec bonheur les 10 ans de cette aventure hors normes.
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne – Franche-Comté, exaltée par l’ampleur de l’événement et la qualité du salon, ne se retient pas, « Montceau-les-Mines est la capitale mondiale de la maintenance ferroviaire ». De quoi lui remonter le moral pour anticiper, dans la filière automobile qui concerne aussi la Région, la fin du moteur thermique en 2035. « Les enjeux sont angoissants, l’automobile va souffrir. C’est pourquoi va se tenir la semaine prochaine à Belfort, le salon sur l’hydrogène. « Une filière d’avenir » assure-t-elle.
La visite du consul de Suisse, pas anodine
L’hydrogène concerne aussi le train, des projets, ici même au Mecateam existent mais en attendant, le 5e Mecateameetings répond à une demande des professionnels des engins ferroviaires. Que de chemin parcouru depuis 2013 et les premières rencontres à l’Embarcadère. Car maintenant que la plateforme du Mecateam existe et pour la deuxième fois depuis 2019, jamais ce salon n’avait atteint une telle dimension.
Ici, on fait des affaires. « C’est un salon professionnel avec des rencontres et un positionnement commercial » explique Frédéric Debleds. « Nous accueillons 180 donneurs d’ordres » précise-t-il. Des gestionnaires comme SNCF réseau, la RATP qui va entrer dans le Mecateam qui lui se rapproche des Suisses. D’ailleurs le consul a fait le déplacement à Montceau-les-Mines. « La Suisse a un réseau de fret ferroviaire plus développé que le nôtre » et donc du business à aller chercher.
Alors pour ceux qui se demandent encore « mais qu’est-ce qui se passe du côté des Chavannes ? », c’est tout simplement la réussite d’entreprises dédiées à la maintenance d’engins ferroviaires et qui va même jusqu’à la formation avec le campus Mecateam, aujourd’hui devenu CFA (Centre de Formation des Apprentis).
On s’était dit rendez-vous dans dix ans (Bruel). C’est fait et très bien fait. Montceau a son Mecateam, « un bassin qui devient de plus en plus industriel » fait remarquer David Marti, président de la CUCM. « Mais il faut continuer à se développer » ajoute-t-il alors Le Creusot se lance dans la métallurgie des poudres.
« Ce qui est bon pour Montceau et Le Creusot, est bon pour la Région qui est celle la plus industrielle » lâche Marie-Guite Dufay. D’où l’intérêt pour la ville de Montceau de « répondre en matière de logements et de loisirs. Ici, c’est une terre de travail et une terre d’accueil » en convient Marie-Claude Jarrot.
Il n’y a pas de défi qui ne se relève pas. Le Mecateam en est la preuve.
Jean Bernard