« C’est un scandale ! Montrer une scène de pendaison à des enfants… » La réaction est appuyée. Elle provient d’un appel anonyme. Mylène Grand, la programmatrice de l’ECLA à Saint-Vallier le reconnaît volontiers, « le spectacle n’ est pas adapté au très jeune public ».
Elle reste cependant dubitatif. « Ce matin (mercredi), après la représentation et la rencontre avec les comédiens, personne n’a formulé la moindre critique ».
Il n’est pas question de mettre en cause le travail de la compagnie Reldec en résidence depuis une dizaine de jours à l’ECLA et qui restituait justement son spectacle Les Z’eux ce mercredi 23 octobre mais est-il réellement tout public comme le prétend le metteur en scène, Olivier David ?
« C’est compliqué à comprendre pour des petits » fait-on remarquer.
Il est vrai que les mercredis sans écrans c’est beaucoup plus marrant, s’adresse essentiellement au jeune public, ceux des centres de loisirs pendant les vacances scolaires ou des parents et grands-parents qui accompagnent l’enfant. Dans ce sens, effectivement, il est tout public. « Les Z’eux serait plutôt réservé à partir des ados » précise encore Mylène Grand.
De quoi s’agit-il ? Sur le site de la compagnie, il est indiqué :
Une histoire avec deux véritables personnages. Un conte social et drôle sur la promiscuité de deux vies bien différentes, les apparences, les préjugés, les non-rencontres, l’incommunicabilité traduite par des comiques de situation, valorisés par l’art du mime, du théâtre gestuel et du clown de précision.
Un spectacle sensible, esthétique, parfois déjanté mais reposant toujours sur la relation des deux personnages hauts en noir et blanc, qui ne souhaiteront qu’évoluer, en couleur.
Spectacle Tout public- En cours de Création
A la séance de l’après-midi, les trois accompagnateurs ont trouvé ça génial et la vingtaine d’enfants nullement traumatisé même si tous n’ont pas capté l’essence même du conte. Ce à quoi s’est attaché à remédier le metteur en scène après la représentation.
Ce dernier, ne comprend pas la réaction citée plus haut. « Les adultes ont tendance à voir davantage le mal, à grossir le trait. Ils sont plus sensibles à la gravité des choses, aux images qui la suggère » dit-il d’un ton détaché. « L’univers (du spectacle Les Z’eux) est sombre mais ça reste léger », précise-t-il.
Les Z’eux est un spectacle tout public _ de 7 à 107 ans est-il indiqué sur la plaquette _ mais à partir d’un certain âge aurait-il été plus sage de préciser. 12 ans par exemple. Mais ce n’est plus un mercredi sans écrans et donc moins marrant.
Mercredi prochain, l’ECLA propose, toujours dans le même cadre, (10h et 15h) Le fantôme de Canterville par le théâtre de marionnettes de Belfort. Les mauvais esprits seront-ils de retour ?
Jean Bernard