Le harcèlement scolaire, un sujet qui défraie les chroniques. Cette violence entre les enfants, qui plus est à l’école, au collège et au lycée, ne date pas d’aujourd’hui. Vous avez tous en souvenir un élève qui en intimide un autre, verbalement, physiquement.
Ces dernières années, toutefois, un élément a changé la perception du harcèlement : le téléphone portable, ce boulet numérique, le cyberharcèlement comme aurait dû dire Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie mercredi 13 novembre dans sa conférence sur « détecter et traiter les situations de harcèlement entre élèves », mais « appelé pour une mission par le ministre de l’Education, il ne pourra être là » annonce Christophe Dumont, adjoint à l’éducation à la mairie de Saint-Vallier, mardi soir à l’occasion de l’ouverture des assises de l’éducation.
Une huitième édition avec pour thème un slogan moins tapageur « A l’école, tous différents et alors ? mais qui en définitive traite bien « du harcèlement à l’école, un sujet extrêmement sensible » indique d’entrée Christophe Dumont. Comme si le harcèlement à l’école est tabou alors « que c’est une des priorités de l’éducation nationale » ajoute-t-il, lui même étant professeur au lycée.
Que les assises de l’éducation se penchent sur le sujet « est un choix cohérent et pertinent qui interroge les enseignants et les parents, car le harcèlement va à l’encontre des droits de l’enfants ».
C’est aujourd’hui une réalité qui renvoie « à des mots et des maux » souligne encore l’adjoint à l’éducation qui rappelle précisément la définition du harcèlement, caractérisé par l’usage répété de violences physiques, mais aussi de moqueries et autres humiliations, la loi du plus fort. « Ce n’est ni un jeu d’enfant, ni un conflit mais une volonté de nuire ».
On estime à 700 000 le nombre de jeunes victimes de harcèlement dans les écoles, les collèges et les lycées. C’est 10% dans les collèges ce qui correspond _ pourrait correspondre _ à 40 enfants à Copernic à Saint-Vallier.
Des jeunes victimes qui portent ensuite leur croix, « une perte d’estime de soi, le décrochage scolaire et en moyenne, par an, on compte trois suicides principalement dus au cyberharcèlement » précise encore Christophe Dumont.
Alors lutter contre le harcèlement à l’école est un travail collectif avec un « combat contre toutes les discriminations, un combat pour la tolérance et le respect de la personne humaine, c’est le vivre ensemble » rappelle-t-il.
Les assises de l’éducation à Saint-Vallier jusqu’au 16 novembre qui se tiennent à l’ECLA ne sont pas une provocation mais une invitation à la réflexion et aux échanges « pour ceux qui sont intéressés par l’école de la Nation ».
Jean Bernard
LE PROGRAMME
Exposition Stop au harcèlement à l’ECLA, entrée libre et gratuite
Ateliers pour les élèves des écoles primaires, activités, exposition, sports et débats
Mercredi 13 novembre à 14h : conférence de Noémya Grohan, auteure du livre De la rage dans mon cartable qui remplace donc Jean-Pierre Bellon
Jeudi 14 et vendredi 15 novembre à 9h, 10h30 et 14h30 : Poulette Crevette, spectacle théâtral et musical pour enfants traitant sur les différences
Vendredi 15 novembre à 10h et 14h15 : Vae Victiss, pièce de théâtre pour sensibiliser les jeunes des dangers du harcèlement en milieu scolaire
