Distinguée. Voilà l’image qui la caractérise. Christine Bard, commerçante depuis dix-sept ans, a provoqué bien des coups de coeur vestimentaires des Montcelliennes et Montcelliens, en faisant preuve toujours de bienveillance et volupté. Avec classicisme et élégance, elle a représenté la mode dans le Bassin minier.
Elle a, puisque le 31 octobre, Country Shop baissera définitivement le rideau rue Eugène Pottier. A soixante-quatre ans, Christine Bard boucle la boucle. « Je suis arrivée en octobre 2002, je repars en octobre 2019 » dit-elle avec le sentiment du devoir accompli. Pas de repreneur, « je n’allais pas attendre soixante-dix ans ». Un moment donné, même si la décision est difficile à prendre, il faut savoir tourner la page. « Je vais enfin avoir le temps de faire autre chose ».
Née à Blanzy, son papa était mineur au puits Darcy, Christine Bard a exercé le métier de photographe pendant quinze ans au Studio de France, le long du quai à Montceau. Les mariages, les photos de classe dans les écoles ont brimbalé sa jeunesse jusqu’au jour où, Gérard, est entré dans sa vie.
Avec lui changement d’objectif et nouveau champ de vision. « Nous sommes partis à Strasbourg tenir une brasserie pendant cinq ans avant de nous rapprocher, toujours à servir des mousses à Chalon-sur-Saône. Au bout d’un moment, Christine Bard en a un peu marre de se faire mousser, elle aspire à des horaires moins contraignants.
Le Tibet peut-être, l’opéra sûrement
Elle cherche. Les fringues, elle a toujours aimé et le hasard la conduit rue Eugène Pottier à Montceau-les-Mines. Country Shop devient alors sa seconde peau. Elle enfile le rôle de madame-chic-de-la-mode avec le raffinement d’un gant de velours qui donne encore davantage d’éclat.
En 2002, le commerce n’est pas encore touché par internet. « Aujourd’hui, même si je travaille bien » assure-t-elle, les clients ont changé leurs habitudes d’achat. Elle a su néanmoins instaurer un climat de confiance avec le consommateur et toujours proposé une marchandise de qualité. A l’approche du jour de fermeture, « je ressens encore bien plus cette affinité avec ma clientèle. Elle demande même à m’embrasser » sourit-elle avec un peu de nostalgie dans les yeux. « C’est beaucoup d »motion ».
Le temps est donc venu de tirer un trait sur ces dix-sept années à la tête de Country Shop. Christine Bard n’en garde que de bons souvenirs. « J’ai adoré aller à Paris et Lyon choisir les collections. C’est un métier de passion et je l’ai aimé ».
Elle rêve se rendre au Tibet depuis longtemps. Alors dans un premier temps, Christine Bard va se poser chez elle, à Lugny-les-Charolles, profiter de sa famille, « prendre le temps de faire autre chose ». Déjà elle regarde les programmes de l’Opéra Garnier à Paris. La danse, la musique, lui correspondent bien. Le Tibet aussi.
Jean Bernard