Ce jeudi matin, les contrôleurs des transports terrestres de la DREAL avec le renfort d’une douzaine de gendarmes ont effectué une opération portée sur la sécurité du transport de marchandise dangereuse.
Régulièrement, les motards de la gendarmerie interceptaient un camion ou un fourgon et le conduisaient sur l’aire de la Guye au niveau de la commune de Sainte-Hélène. Pour un contrôle de la marchandise dangereuse ou, en supplément, une conduite avec téléphone au volant (3 points et 90 € d’amende). Au total, ce sont quand même 9 chauffeurs pris l’oreille collée au téléphone. Pas très sérieux !
Dans la matinée, de 9h30 à 12h, ce sont 21 contrôles qui ont été réalisés (de transport de matière dangereuse) pour un seule infraction, celle d’un extincteur non conforme et, à la clé, une amende de 750 €. Le chauffeur s’en souviendra.
D’autres furent verbalisés pour dépassement de temps de conduite ou encore un dépassement dangereux, soit un total de 1 700 € d’infractions.
Ce qui est plus réconfortant toutefois, ce sont les conditions de transport de ces matières dangereuses. Les camions sont aux normes, sachant que cette part de transport représente environ 5% du total des transports effectués sur le sol français, c’est-à-dire entre 8000 et 10 000 millions de tonnes/km par an. Près des trois-quarts concernent les liquides inflammables, surtout du carburant mais aussi de l’oxygène réfrigéré, de l’azote liquide, des déchets provenant des hôpitaux et des EHPAD et, plus étonnant, des explosifs, voire de l’armement.
Dans un fourgon ordinaire, à l’arrière, les contrôleurs ont vérifié la cargaison. Ce n’était pas des fusée pour feu d’artifice mais bien de l’armement avec des grenades à main, des roquettes, soit 15 kg la matière explosive de catégorie 1. Le chauffeur est parti de Saragosse en Espagne et se dirigeait en direction de Varsovie en Pologne.
Un transport tout à fait en règle mais qui interroge quand même sur la sécurité du chargement. Il pourrait très bien tomber entre les mains d’individus aux idées explosives. Certes, son itinéraire est connu des services de police et de gendarmerie mais sur la route, le fourgon est bien seul.
Il arrive parfois des incidents comme mettre un liquide dans une citerne qui ne convient pas. En décembre 2019, du côté de Saint-Laurent-en-Grandvaux (39), du chlorure ferrique fuyait d’un chargement. Les vapeurs corrosives ont obligé le confinement d’un collège et d’un hébergement pour personnes âgées, situés à proximité. Il a fallu fermer la RN5 à la circulation pendant deux jours pour évacuer le camion et nettoyer 20 km de chaussée.
Cette opération sur la RCEA s’inscrivait dans le cadre de la semaine ECR (Euro Contrôle Route) dédiée à la thématique du contrôle des marchandises dangereuses.
Jean Bernard