Malgré la première canicule en juin, des températures encore élevées et un manque évident de pluie, Vincent Rey n’est pas désespéré. Le maraîcher de Pouilloux est un homme tempéré. Il ne va pas s’agiter dans tous les sens, cracher son venin ou tirer sur tout ce qui bouge, il fait avec.
Evidemment, pour cultiver ses légumes, il aimerait qu’il pleuve. Un peu. Alors Vincent Rey s’adapte à la situation. L’eau, il l’économise autant que possible. Son puits, il est à sec depuis l’an dernier. Son bassin de récupération d’eau de pluie ressemble plus à une marre qu’à un bassin olympique. L’eau manque.
Et pourtant, les légumes poussent sur ses 6000 m2 de terrain. « Jusqu’à maintenant, je n’ai pas vu de légumes mourir », dit-il. A voir les fleurs de courgettes, effectivement, ils se portent encore bien. Même les pieds de tomates avec des fruits encore verts mais en grande quantité, attendent sagement de mûrir. « Les tomates sont en retard car en mai il a fait froid » précise Vincent le jardinier.
« J’arrose beaucoup moins qu’avant » (Vincent Rey)
Actuellement avec l’aide de bénévoles, il récolte sur la terre des Grands Trembles, des haricots, des courgettes, des concombres, des échalotes, des oignons et des pomme de terre. De quoi satisfaire ses clients du Panier du coin chaque jeudi à la distribution au kiosque à Montceau-les-Mines.
Juillet, c’est également le moment de penser aux plantations de cet hiver, les légumes d’automne, choux, betteraves, fenouil. « Là, j’ai besoin d’eau pour les faire démarrer ». Ensuite, il utilise les tontes des pelouses comme paillage. « Le climat nous oblige à utiliser de nouvelles méthodes, j’arrose beaucoup moins qu’avant ». Vincent Rey jardinier philosophe mais surtout de bon sens.
Néanmoins, « un jour, ça peut coincer. Avec des températures à 35 degrés, les feuilles brûlent et s’il ne pleut pas d’ici septembre, il y aura un gros problème » admet-il alors même qu’une nouvelle canicule est annoncée dès la semaine prochaine. « On travaille plus tôt le matin et plus tard le soir ».
Autant Alain Rey est un linguiste et observateur de l’évolution de la langue française, autant Vincent Rey est attentif à l’évolution de la terre polliacienne. A chacun son terrain de jeu.
Jean Bernard