Voilà une éternité que nous n’avions mis les pieds dans un restaurant. Et pour cause, ils sont fermés depuis le 29 octobre 2020. C’est donc de l’ABC à Montceau-les-Mines que Cédric Burtin, le chef étoilé de l’Amaryllis à Saint-Rémy et le patron des brasseries L’ABC (Amaryllis Bistrot Culinaire) à Chalon-sur-Saône, Mâcon et Montceau, évoque la réouverture des bars et restaurants.
Le Président de la République a parlé de mi-mai. Le Premier ministre, toujours dans son rôle de « frein moteur » reste plus évasif. Mais devant la forte demande des professionnels, de ces patrons qui n’en peuvent plus d’attendre, d’une population à bout de souffle et au moral en forte baisse, il sera très difficile au gouvernement de revenir sur sa parole, du moins celle d’Emmanuel Macron, d’autant que les élections régionales et départementales ont été maintenues fin juin. Voter, vous avez le droit, boire un verre ou déjeuner en terrasse, non ! Où serait la cohérence ?
Ceci dit, Cédric Burtin a retrouvé la pêche. « Je suis à fond, je suis prêt, j’y crois » lâche-t-il. Comme espèrent ses confrères, « nous avons la perspective de rouvrir les terrasses mi-mai. Nous attendons les annonces de l’Etat, quelles seront les mesures sanitaires à respecter », précise-t-il.
Il ne se morfond pas, il veut juste reprendre son travail. « je peux vous assurer que mes équipes ont hâte de revenir, ça n’a que trop duré ».
Besoin de quelques semaines
pour remettre la machine ne marche
Bientôt six mois que les bars et restaurants sont en retrait de la société, « avec des jours sans, des jours avec » admet le chef. Pour maintenir une petite activité, il a proposé des plats à emporter, fait le marché de Montceau le samedi, proposé un marché des producteurs devant l’Amaryllis, mais « après Noël, l’engouement s’est estompé » précise-t-il.
Il a cru rouvrir en janvier. Fausse alerte. Aujourd’hui, ce n’est plus la même histoire. Le bout du tunnel arrive. « La semaine prochaine j’ai donné rendez-vous aux équipes car il ne va pas être évident de relancer les quatre restaurants. Nous aurons besoin de quelques semaines ». Et vérifier que les 65 employés seront tous au rendez-vous, « même si j’ai toujours gardé des contacts réguliers avec les responsables ».
Selon le protocole _ à venir _ il faudra préparer les plannings, « sans doute prévoir plusieurs services, se rapprocher des maires pour agrandir les terrasses et quelle sera la marche à suivre en cas de pluie » résume Cédric Burtin. Terrasses réduites à 30%, 40% ou 60%, qu’importe, l’important est de reprendre contact avec la clientèle, retrouver ce lien social abandonné en octobre dernier.
A ses équipes, le chef d’entreprise a dit : « Comptez sur moi quand nous avons fermé, je compte sur vous quand nous allons rouvrir ». Il reconnaît aussi, « heureusement l’Etat a joué le jeu pour les aides, on ne va pas se plaindre. Mais qui va payer tout ça ? »
Bon, vivement mi-mai ! On croise les couverts.
Jean Bernard