C’est purement de la bombe quand en cette nuit d’automne pluvieuse, « un soleil doré » frappe à vos oreilles par des phrases rythmiques hallucinogènes.
Il a soufflé ce samedi soir aux Ateliers du jours un vent de jazz digne d’une marée d’équinoxe avec le quintet David Bressat.
Evidemment, ce ne sont pas des centaines de spectateurs avec leurs portables à saisir la moindre ride du visage de Marc Lavoine mais une petite chambrée, très attentive, captivée par le nouvel album de David Bressat, intitulé True Colors, qui bien sagement, a suivi les mélodies musicales transparentes et cristallines.
Des couleurs en liberté, des sonorités qui éclaboussent sans tacher, avec cette rondeur en bouche qu’on garde longtemps pour en apprécier chaque subtilité, avant de reprendre une gorgée et de recommencer.
True Colors sème avec douceur et tendresse ces notes d’automne au parfum caramélisé, épicé comme un whisky tourbé aux arômes orangés.
Avec David Bressat au piano, Florent Nisse à la contrebasse, Aurélien Joly à la trompette et bugle, Eric Prost au saxophone et Charles Clayette, un ténor de la batterie, le jazz prend une dimension d’un autre temps, c’est du caviar où chaque note craque sous les doigts. Un vrai délice.
Jean Bernard