Montceau – Saint Exupéry : le beau geste des professeurs aux AESH

Le métier d’AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) est le parent pauvre de l’Education Nationale, écrivions-nous au lendemain du mouvement de grève national des AESH destiné à attirer l’attention des pouvoirs publics dans le but d’améliorer les conditions d’emploi et bénéficier d’une meilleure reconnaissance professionnelle.

Le 16 janvier dernier, elles furent deux à manifester avec leur banderole devant le collège Saint Exupéry de Montceau-les-Mines alors qu’elles étaient au total cinq en grève.

Nadine Zacher expliquait son travail, sa rémunération et combien le rôle d’une AESH est primordiale dans une classe, « nous soulageons le professeur, nous sommes en soutien ».

Qui dit jour de grève dit perte de salaire. Mais Nadine et ses collègues assumaient pleinement leur choix. Quelques jours plus tard, quelle belle surprise eurent elles. « Tous les professeurs du collège Saint Exupéry ont fait une quête entre eux et ils nous remis à chacune de nous, 50 € » fait savoir avec émotion Nadine Zacher. « Vous vous rendez compte, ils ont fait ça pour nous, quel beau geste de solidarité sachant aussi que des professeurs ont fait grève pour nous soutenir ».

L’action des professeurs méritait d’être relayée.

 

J.B.

 

Montceau – Les AESH, les parents pauvres de l’Education nationale – L’infoRmateur de Bourgogne

 

 

 

La journée du 16 janvier 2025 est presque passée inaperçue. A Montceau-les-Mines, ce jeudi matin, elles étaient deux devant les grilles du collège Saint-Exupéry à faire grève presque dans l’indifférence. Le SNES avec la FSU et une large intersyndicale appelaient les AESH à une journée de mobilisation et de grève.

Sur la banderole, un message: AESH : pour un vrai statut et pour un vrai salaire.

AESH ou accompagnants des élèves en situation de handicap, c’est le métier de Nadine Zacher, elle a fait grève ce jeudi. Elles sont deux sur la photo mais cinq en totalité sur huit AESH. « Mais je travaille sur deux établissements avec le collège Saint Gilbert ». Ce métier, elle l’aime. Elle s’occupe d’un enfant à Saint-Exupéry et deux à Saint-Gilbert. « Je fais 23h10 par semaine découpées selon le nombre d’enfants et je touche 951 € par mois » dit elle. C’est nettement insuffisant niveau salaire.

« Nous ne sommes pas assez nombreuses (ce sont essentiellement des femmes qui sont ASEH), notre métier est peu reconnu, difficile, qui demande une charge mentale très lourde » explique Nadine Zacher. « Nous ne sommes pas professeurs, nous les soulageons d’une charge, nous sommes en soutien ».

En somme, vue de l’extérieur, une AESH est presque invisible alors comme ses collègues, Nadine attend toujours des engagements forts pour améliorer sa condition d’emploi et bénéficier d’une meilleure reconnaissance professionnelle. Selon les syndicats, le SNES et FSU « mais moi je suis pas syndiquée » indique-t-elle,  les conditions de travail se sont détériorées avec une augmentation du nombre d’élèves à accompagner, des affectations sur plusieurs établissements scolaires, des emplois du temps éclatés et parfois modifiés à la dernière minute, des situations liées au handicap de plus en plus en complexes.

« J’ai 60 ans, ça fait cinq ans que je suis ASEH, alors aujourd’hui (jeudi), j’ai décidé de faire grève. C’est un jour de salaire en moins » évoque Nadine Zacher.

Près de deux décennies après la loi de février 2005 sur l’inclusion scolaire, la Cour des comptes dresse un bilan en demi-teinte de ce droit pour les élèves en situation de handicap d’être accueillis dans une école, un collège ou un lycée ordinaire. En près de vingt ans, les effectifs d’élèves en situation de handicap en milieu scolaire ont triplé, passant de 155.000 en 2006 à 436.000 en 2022, fait état le journal Les Echos. Les AESH sont devenues un enjeu financier pour l’Education nationale.

L’AEHS est de toute évidence le parent pauvre de l’Education nationale. Et pourtant, les AESH représentent désormais le deuxième métier de l’EN après celui d’enseignant.

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