Montceau – Pour éviter une crue catastrophique, 8 M € injectés dans le chantier du barrage de l’étang du Plessis

Montceau-les-Mines n’était pas encore née que le barrage de l’étang du Plessis prenait forme en 1825. Il sera reconstruit en 1870 alors que le canal du centre, lui, date de 1783. Ainsi, la cité minières s’est développée à partir de ce gros point d’eau.

Aujourd’hui, l’étendue d’eau est l’équivalent de 320 piscines olympiques comme celle du centre nautique de Montceau même si depuis un certain temps, le niveau de l’eau a baissé pour soulager le barrage qui, justement fait l’objet, depuis novembre dernier, d’une attention toute particulière.

Cet étang du Plessis a deux fonctions. Alimenté par le bassin versant du Mont-Saint-Vincent, il peut se remplir jusqu’à huit fois dans l’année et absorbe une éventuelle crue, dite millénale, c’est-à-dire, tous les 1000 ans. Et selon les responsables de VNF (Voies navigables de France), organisme public qui gère le plan d’eau du Plessis, il ne faut jamais sous estimer la nature. Autant dire qu’avec le dérèglement climatique, impossible n’est pas montcellien.

L’autre rôle de l’étang du Plessis est d’alimenter le canal du Centre par une canalisation souterraine qui va jusqu’à la 9e. En somme, l’étang fait office de tampon. Il régule l’eau qui s’écoule du bassin versant et regonfle le canal.

Cependant, depuis 2018, afin de protéger le barrage et suite aux remarques de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), « nous avons retiré 190 000 m3 d’eau par mesure de sécurité » indique Olivier Fauriem, directeur interrégional Centre Bourgogne VNF qui doit gérer 50 barrages sur son secteur dont celui de Montceau qui a la particularité de se situer en zone urbaine. Et pour les travaux, c’est autant de complications tant pour VNF que pour la population et un point de vigilance majeur pour le maire, Marie-Claude Jarrot. Car le plus « dur » va arriver.

 

 

Construction d’une nouvelle galerie

longue de 65 mètres

 

 

En cas de très fortes précipitations, d’une crue millénale, le trop-plein actuel ne pourrait pas l’absorber, donc il faut agir. En conséquence, va être construit une seconde conduite parallèle à la première qui passe sous la rue du Champ du Moulin qui   rejoindra l’actuelle point où se trouvent les vannes du côté du rond-point du Plessis avant qu’une canalisation longue d’environ 1 kilomètre _ qui passe sous la zone dite Jardiland _, ne débouche dans le canal du Centre à la 9e, voire dans la Bourbince si le besoin s’en faisait sentir.

Les travaux qui ont débuté en novembre dernier sont un chantier préparatoire à ceux qui vont débuter en juin prochain. « Nous  refaisons tous les réseaux (chauffage urbain, électrique, etc.) avant d’engager les travaux de modernisation » précise encore le directeur. Le coût total est conséquent, il se monte à 8 M €, « c’est un contrat de plan Etat – Région » ajoute le maire.

Conséquence de la construction de la nouvelle galerie longue de 65 mètres sur 4×5 mètres (plus grande que l’actuelle), elle va nécessiter la coupure de la circulation sur la rue du Champ du Moulin à partir de juin jusqu’à la fin de l’année et une fin de chantier en février 2026. Le niveau de l’eau de l’étang du Plessis sera abaissé à 4 mètres, la pêche n’y sera plus possible mais une pêche de sauvegarde est prévue en accord la société de pêche. En décembre, l’eau remontera à son niveau maximum, 7.70 m.

En revanche, pour les promeneurs, les joggeurs et les piétons, il sera toujours possible de faire le tour de l’étang pendant les travaux, a pris l’engagement Marie-Claude Jarrot en accord avec VNF.

Pour éviter une inondation catastrophique, la modernisation du trop-plein devenait absolument nécessaire mais sera contraignante pour la population. Un mal pour un bien.

 

J.B.

 

 

Le barrage sous haute surveillance

Sur Montceau-les-Mines où VNF dispose de ses bureaux à la 9e, ce sont 25 personnes qui travaillent sous la responsabilité de Christian Delangle. Au total se sont 100 agents VNF qui gèrent l’étang du Plessis, le canal du Centre, le canal de Roanne (Digoin), le canal latéral à la Loire et la partie navigable de La Seille.

Le barrage d’étang du Plessis est inspecté visuellement tous les jours, d’autres visites plus poussées ont lieu tous les trois ans.

 

 

L’entrée de la galerie pour évacuer l’eau en cas de trop-plein. Une seconde sera construite à proximité.

 

Les travaux sur les réseaux, le chantier préparatoire avant de creuser la nouvelle galerie.

 

 

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