Montceau – Poligrat, la fin d’une longue agonie, seize salariés sur le carreau

Nicolas Meunier, un directeur bien seul dans les ateliers.

Le 21 juin 2018, l’entreprise montcellienne Poligrat était placée en redressement judiciaire. Le 24 juin 2021, soit trois ans plus tard, le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône décidait sa mise en liquidation judiciaire. Le soir même, Poligrat cessait son activité de traitement de surface des métaux. Les seize salariés sont sans travail.

Les symptômes d’une maladie longue durée, Günther E. Weiss, docteur en sciences de gestion qui a assuré la direction, en avait dessiné les grandes lignes à l’époque. L’usine scindée en deux de chaque côté de la Bourbince est vétuste (Poligrat s’est implantée au quartier des équipage en 1987) et « nous notons une insuffisance de marge et de productivité. L’outil n’est plus adapté » , expliquait le patron franco-allemand.

De plus, il devenait vital pour Poligrat de quitter les bâtiments actuels pour trouver un terrain sur Montceau-les-Mines. Le docteur en science de gestion en était plus que conscient. « Nous sommes actuellement sur 4000 m2, il nous en faut 10 000 m2 dont 5000 m2 de bâtiment pour assurer la pérennité de l’entreprise et passer de 2M€ à 5 M€ de chiffre d’affaires ».

La covid a donné le coup de grâce

Pendant un temps, il a lorgné sur un bâtiment du côté de Saint-Vallier. En février 2019, des affiches indiquaient que les locaux de Poligrat étaient à vendre pour cause de déménagement. Et puis rien.

Aujourd’hui, ce sont toutes ces raisons qui ont finalement eu raison de cette entreprise spécialisée dans le traitement de surface des métaux. « La covid nous a donné le coup de grâce » affirme Nicolas Meunier, le directeur, seul dans son usine. « Quand vous êtes en redressement, vous n’avez aucune aide, pas même droit au chômage partiel pendant la crise », précise-t-il. « Et encore moins aux prêts ». Un directeur qui dénonce aussi les charges trop importantes. « Pour 32 000 € de salaire, l’entreprise verse aussi 28 000 € de charges ».

En 2018, Nicolas Meunier, alors représentant du personnel avant de prendre en main l’usine, faisait totale confiance en Günther E. Weiss. Il avait certes établi le bon diagnostic mais sans les bons remèdes…

Le directeur n’est pas défaitiste, juste réaliste. Mais avant de refermer la page Poligrat, « je veux remercier mes soldats, mes ouvriers qui n’ont jamais abdiqué, ils ont travaillé jusqu’au bout » lance-t-il. « Maintenant, il faut recaser mes gars ».

Prochainement, le matériel et les locaux seront vendus aux enchères. Si les outils trouveront preneurs, qui voudra des bâtiments et pour y faire quoi ?

Jean Bernard

8 commentaires :

  1. Et la pollution du site ? Est ce qu’il a eu de produits chimiques tombés sur la Bourbince ? Qui est responsable de quoi ?

  2. Jean Pierre est que c’est la priorité du moment la pollution concernant ce site, c’est surtout de voir 16 personnes perdre leur emploi est encore du chômage en plus sur Montceau les mines et donc des familles qui vont se retrouver dans la difficulté sûrement.
    Toute ferme sur Montceau les mines est alentour même Michelin est en sursis sur Blanzy.

    • Monsieur LOUIS , au cas ou vous ne l’auriez pas vu une unité de production va s’installer dans les locaux de KONCRANES ; comme quoi les autorités politiques de la région servent aussi à quelque chose. La sinistrose engendrée par certains ne favorise pas le fait d’aller voter et donc de permettre à certains qui eux s’engagent pour permettre que la société continue de vivre . Sans politique , on ferait comment ? Ah oui tout le monde serait chef

  3. et pourquoi pas ne faire une association pour deffendre se site ? il y a bien certaines personnes qui s’evertue pour defendre (ils disent sauver) une verrue qui déforme le paysage montcellien et qui va couter combien à la collectivité ? alors que cet argent pourrait sauver d’autres batiments ( centre salengro )entre autre . tout cela pour faire plaisir à une petite équipe et certaines personnes qui surtout veulent faire parler d’elles

    • Jean d'arc de braviere

      Mme jarrot détruit ce que sont père à construit avec les vrai natifs de cette ville..alors qu’elle n’a jamais eu de souvenir ici à part sont mandat, …AU SECOURS! A quand le RN..

  4. J’ai été embauchée le 01 juin pour un CDI . J’ai donné ma démission d’un CDD. Le jeudi 17 juin le Directeur a déposé le dossier de liquidation judiciaire. Le vendredi matin j’avais la lettre de rupture de période d’essai……..
    Aujourd’hui pas droit à l ARE car j’ai pas 91 jours de travail chez Poligrat. Je me retrouve à 56 ans sans
    ressources avec une fille de 16 ans ……
    Super, le pire c’est que le PDG n’avait pas le droit m’embaucher, (…)
    Pas grave pour lui ressortissant Allemand .
    Mais moi demain je gère comment mon quotidien??????

  5. çà ce passe a montceau mais meme chose a Torcy avec Brenntag, 13 emplois

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