C’est trop long, il faut revoir le règlement intérieur, les critiques ont fusé mardi soir au conseil municipal de Montceau-les-Mines. Trente-deux délibérations au programme, des prises de parole pour savoir qui aura la plus longue et, au final, une certaine lassitude « cause toujours tu m’intéresses » avec d’un côté la majorité tranquille comme Baptiste, de l’autre une ou plutôt des oppositions qui sont contre ou pas farouchement opposé.
Pourtant, dans le camp Eric Commeau (Energies Citoyennes), Laurent Selvez (Montceau 2020, la gauche unie) et Lilian Noirot (Ensemble, le meilleur pour Montceau), tous sont unanimes : ils sont ravis, qu’enfin, la majorité présente un plan pluriannuel d’investissement. Là s’arrête le petit dénominateur commun, c’est-à-dire, la forme car sur le fond, c’est une autre histoire hormis Lilian Noirot qui, bientôt, sans doute après la présidentielle et le cuisant échec annoncé de Dupont Aignan, aura tout le loisir de prendre un nouveau virage politique. Les bras des LR lui seront grands ouverts. Un peu de politique fiction n’a jamais fait de mal à personne.
Le PPI que nous avons longuement détaillé (Montceau – Avec le PPI (40 M € en investissement), la majorité municipale veut frapper fort et loin – L’infoRmateur de Bourgogne (linformateurdebourgogne.com) n’a pas plu à Eric Commeau. « Tout est déjà dans la presse ou annoncé en réunion publique ce qui prouve que nous n’avez aucune considération de l’opposition et même de votre majorité » s’empresse-t-il d’adresser à madame le maire. « Ma majorité, elle est au courant. Nous nous sommes réunis en séminaire pour partager le DOB (débat d’orientation budgétaire) et le PPI » lui répond elle. « Vous avez de la considération aux obstacles qui conduisent à l’échec ».
Sur le fond, à Energie Citoyennes, on reste dubitatifs et même très sceptiques. « Votre vision, c’est du rêve, des étoiles, c’est plutôt de la magie ». Eric Commeau est très inquiet, « la cote d’alerte est dépassée ». 40 M € en investissement sans compter le hors budget avec « le cinéma, la cuisine centrale dont on ne sait rien et le lavoir des Chavannes, alors comme disait Valérie Pécresse en direction de Macron, vous êtes entrain de cramer la caisse (…). Avec le niveau d’endettement, la ville prend de sérieux risques. Nous voterons contre et nous nous abstiendrons sur le recours à l’emprunt ».
Laurent Selvez dresse un tableau noir
« Non je ne suis pas une magicienne mais un maire gestionnaire qui sait construire des projets d’investissement et qui innove. Vous devriez nous mettre à jour sur le montage d’un emprunt » tacle Marie-Claude Jarrot.
Laurent Selvez n’a pas la tête dans les étoiles mais elle émerge du brouillard. « Vous ne faites pas semblant. Vous investissez 40 M € sur cinq ans alors que depuis sept ans nous n’avez pas fait mieux que 2.7 M € par an. 40 M€, c’est énorme, est-ce raisonnable ? Vous nous vendez du rêve, vous vous faites plaisir. La ville devrait regarder l’état de son économie avant de la plomber avec sa carte bleue ».
Tout est sombre dans la tête de l’élu PS, la ville n’a pas la capacité de rembourser sa dette, les chiffres n’ont jamais été aussi mauvais, impossible de tenir les engagements, les emprunts, il faut aller les chercher avec les dents, qui veut venir dans une ville endettée, le PPI repose sur des projets inquantifiables, l’achat du lavoir est un piège de l’Etat. Le tableau est noir. Il raisonne alors par l’absurde, « Chiche, on y va ! » Fausse alerte. Il termine par l’anaphore, « on emprunte, on emprunte, on emprunte ».
Madame le maire se délecte. « Monsieur Selvez, votre intervention, c’est du rata (NDLR : un ragoût grossier), c’est informe. Vous ne comprenez rien à rien. Vous dites, vous n’investissez pas assez, vous investissez trop et comment fera-t-on si nous voulons investir encore. Vous ne faites que critiquer, vos abîmer notre ville. Vous aimeriez que ça ne marche pas ».
Quant à Lilian Noirot, il est conscient qu’il « faut aller de l’avant » (lire sa déclaration par ailleurs). Il pointe du doigt, la hausse des impôts indirects, ceux qui arrivent de la CUCM et supplie le maire de ne pas voter la hausse du prix de l’eau mercredi soir au conseil communautaire. « Je voterai ce que le président va proposer. Les travaux d’assainissement sont indispensables. Chacun fera comme il souhaite dans ma majorité », annonce Marie-Claude Jarrot (lire par ailleurs).
Jean Bernard
A noter , pour en revenir aux réalités :
M. Selvez n’a pas le pouvoir d' »abîmer notre ville ».
Mme la Maire , OUI , secondée par sa majorité silencieuse .