Ce vendredi 2 mai, le Baraillot et c’est nulle part ailleurs, rouvrait ses portes, niché dans un lieu pour le moins insolite où les amoureux du lieu aiment venir flâner un soir de printemps au parfum d’été. Entre les carcasses rutilantes de mastodontes d’un autre âge, parfaitement alignées comme des sentinelles d’antan d’un côté, l’ambiance vibrait d’un charme hors du temps, de l’autre. Ici, tout semblait inviter à un voyage dans le passé qui se conjugue au présent.
Les tables disposées à l’extérieur, accueillaient des groupes d’amis venus trinquer à l’ouverture de la saison. Les verres de vin, rouges ou blancs, s’entrechoquaient doucement, tandis que des assiettes improvisées circulaient, garnies notamment de fromage de chèvre local, crémeux et plein de caractère. Ici, on ne parle pas, on échange ou on chuchote comme pour ne pas réveiller les géants mécaniques endormis juste à côté. Où la politique se mêle aux débats sans mettre en péril le climat serein du Baraillot et ses effluves de gasoil ancien mêlés aux parfums printaniers.
Le Bariallot, ce n’est pas juste un bar. C’est une bulle. Une parenthèse. Le genre d’endroit où l’on oublie les heures, où les téléphones restent dans les poches, et où les regards se croisent sans écran. Une brise tiède caressait les épaules et la lumière du soir s’attardait, complice. Le temps semblait suspendu, figé entre deux époques, entre l’acier des camions et la chaleur humaine.
Un tombé de soleil qui donne du temps au temps. On aime, tout simplement.
J.B.
Petit rappel
Marion Guilbaud – France Inter / Côté Club