Il lui avait promis de venir à Montceau-les-Mines. Encore fallait-il trouver une date. Car Gil Avérous est un homme curieux qui apprécie de venir sur le terrain pour observer comment les maires des communes de 10 000 à 100 000 habitants font évoluer leurs villes.
Sans doute faut-il être totalement extérieur à Montceau-les-Mines, à l’image du sous-préfet d’Autun, Jean-Baptiste Constant, en août 2023, ou du président de l’association Villes de France ce jeudi 19 juin, pour être impressionné par ce qui y a été accompli.
Madame le maire lui a fait visiter le complexe gymnique Jean Bouveri, entièrement rénové, notamment pour économiser l’énergie, ainsi que la nouvelle école maternelle Simone Veil _ un modèle du genre avec sa construction bois-paille _, le futur cinéma Le Capitole, le parc solaire Engie Green ou encore, en guise de cerise sur le gâteau, le lavoir des Chavannes. Ce dernier illustre combien certaines villes ont souffert, comme ici avec la fin de l’ère du charbon, mais qui, selon Gil Avérous, « connaissent un regain d’activité ». Le président de Villes de France s’est également montré très intéressé par l’organisation des services municipaux, dont « l’objectif est de servir le citoyen », ajoute-t-il. Marie-Claude Jarrot lui en a d’ailleurs apporté la preuve avec l’espace de vie sociale désormais installé au Bois du Verne, dans l’ancienne Carmi, juste à côté de l’école Simone Veil. « C’est un vrai succès », indique-t-elle.
« Les maires, dont Marie-Claude Jarrot, sont des bâtisseurs. Ils réinventent leur ville », souligne Gil Avérous. Mais aujourd’hui, le président de Villes de France est bien conscient que l’argent public se fait rare, en raison de la baisse des dotations de l’État, de la réduction du FCTVA et de la limitation des crédits d’investissement, sans oublier le coup de frein sur la transition écologique.
Un autre point crucial, qui intéresse en premier lieu Gil Avérous, est le programme Action Cœur de Ville. Montceau-les-Mines y participe depuis 2018 afin d’améliorer les conditions de vie des habitants et de renforcer le rôle moteur des villes moyennes. « La deuxième phase s’achève en 2026 et nous allons proposer au gouvernement une troisième phase », fait savoir celui qui est aussi maire de Châteauroux et président de Châteauroux Métropole.
Racheter les locaux commerciaux vides…
et les louer moins cher
Montceau fait donc partie des 245 villes françaises qui bénéficient du programme Action Cœur de Ville. Elle a vu sa transformation s’opérer sur l’ensemble du périmètre communal, et non uniquement sur l’hyper-centre. Entre le canal du Centre et la Bourbince, l’une des priorités a été de résorber les friches. Toutefois, deux secteurs restent en crise, « et ce n’est pas propre à Montceau-les-Mines », souligne Gil Avérous : le commerce de centre-ville et le logement.
À ce titre, la friche Loison a bénéficié d’une subvention de 750 000 €, pour laisser place à un terrain où devait s’élever un programme immobilier aujourd’hui à l’arrêt. « Nous allons redémarrer avec un autre opérateur », annonce la maire. « Il faut trouver une solution, notamment avec Action Logement (NDLR : qui vient d’obtenir un financement de 24 milliards d’euros sous forme de prêts via la Banque des Territoires), pour subventionner l’opération », précise Gil Avérous. Il propose également de « flécher l’impôt sur les transactions immobilières vers de nouveaux logements » et insiste : « Nous devons donner une prime aux maires bâtisseurs. »
Quant aux locaux commerciaux vides en centre-ville : « L’idée est de les racheter et de les louer à des prix plus accessibles. Nous allons le faire, nous avons la SEM locale pour ça ! », atteste Marie-Claude Jarrot. « Ce n’est pas une cause perdue. Il est encore temps d’agir pour redynamiser le commerce de proximité », poursuit le président de Villes de France.
Gil Avérous, qui fut ministre des Sports dans le gouvernement Barnier, met aussi en avant le pouvoir de décision du maire, en tandem avec le préfet. Ce duo, selon lui, est un pilier de l’efficacité locale, et ce sera son cheval de bataille pour 2026. « Un couple qui a fait ses preuves », dit-il.
En attendant, il est venu à Montceau, il a vu… et les innovations lui ont plu.
J.B.