C’est parti pour la fête foraine de Montceau-les-Mines, le grand rendez-vous en cette fin de vacances. Un dernier week-end avant la rentrée scolaire qu’on a dans le coin de la tête sans trop y penser quand même.
Les circonstances cette année sont bien évidemment particulières avec cette crise sanitaire qui oblige les visiteurs à porter le masque.
Mais ce sont surtout les forains qui, enfin, peuvent exercer leur métier car plusieurs n’ont plus travailler depuis des mois. « Les grosses fêtes à Troyes, Sens et Auxerre ont été annulées », précise Jean dont la spécialité est la fabrication maison des pommes d’amour. « J’ai fait celle du Creusot mais je n’ai rien foutu » dit-il avec une grande lassitude.
Jean, il a 71 ans. Il a tenu une attraction qui faisait fureur à une époque, la cage aux serpents. Et un jour, l’interdiction est tombée. Depuis, voilà 32 ans, il est tombé dans le chaudron et son caramel dont il garde le secret et propose les meilleures pommes d’amour de France et de Navarre. « Les pommes viennent de producteurs locaux et une fois enrobées de mon caramel, elles se conservent quatre jours » explique-t-il avec fierté.
Huit mois que Jean, avant le Creusot, est resté à quai. Sa dernière apparition, c’était à Dijon.
Quarante-deux ans qu’il est dans le métier mais avec la crise sanitaire, les incertitudes qui planent sur la profession, Jean a perdu cette étincelle dans les yeux. Il a toujours le mot gentil pour la petite fille qui lui réclame une pomme d’amour mais pour le reste, « j’en ai marre » lance-t-il. « Nous avons trop de charges sur le dos ».
Jusqu’au dimanche 6 septembre, Jean et ses amis forains vont encore procurer de la joie aux Montcelliens.
Ses pommes d’amour, il les confectionne comme si c’était son premier flirt.
Jean Bernard