Marie-Claude Jarrot et Lionel Duparay à l’inauguration de l’école Simone Veil le 27 mai dernier.
Il y a fort à parier que le prochain conseil municipal de Montceau-les-Mines, mardi 10 juin, va être davantage suivi et scruté que celui du 18 mars dernier. Car entre temps, s’est invitée sur la scène politique, la législative partielle, les 18 et 25 mai sur la 5e circonscription de Saône-et-Loire.
Une élection qui a vu s’affronter, entre autres, Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines et son suppléant, Louis Margueritte à Sébastien Martin (président du Grand Chalon) qui avait choisi en numéro 2, Lionel Duparay, l’adjoint aux finances du maire de Montceau. La candidature de ce dernier a été un véritable coup de poignard dans le dos du premier magistrat.
L’adjoint aux finances venait pour la seconde fois _ il fut le suppléant du maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, en 2022 _ de rompre la confiance du maire.
En 2022, Lionel Duparay avait même assuré à Marie-Claude Jarrot qu’il ne serait pas candidat. Il l’a été.
En 2025, c’est en catimini, sans même avertir madame le maire, qu’il repartait avec Sébastien Martin. « Je ne l’ai pas prévenue » formulait il le 25 avril dernier. Une fois, deux fois, à quand la prochaine ?
Certes, en politique, on a tendance à dire que tous les coups sont permis, qu’il n’existe ni foi ni loi et encore moins de loyauté, c’est-à-dire l’honnêteté.
Pour sa défense, Lionel Duparay arguait, « je suis fidèle à ma famille politique », Les Républicains alors même que Sébastien Martin, alors sans aucune étiquette, à part être de droite, s’intronisait comme futur député libre. Après son élection, à son arrivée à l’Assemblée nationale, il prenait sa carte aux Républicains.
Du côté de Marie-Claude Jarrot (Horizons), voir son adjoint aux finances lui tourner le dos politiquement parlant, a été difficile à comprendre. En réaction, madame le maire prenait un arrêté pour lui retirer ses délégations (finances, transition écologique et projets en lien avec le développement durable) en date du 29 avril.
Aucune assurance que le conseil municipal
vote le retrait des délégations
Preuve de sa grande défiance à l’égard de Lionel Duparay, à la commémoration du 8 mai, en l’absence du maire et du premier adjoint, ce fut Michel Tramoy qui se chargea de prononcer le discours devant le monument aux Morts. Duparay était bel et bien écarté.
Toutefois, le retrait des délégations à l’ex-adjoint aux finances, le serait officiellement qu’après un vote au conseil municipal, celui prévu le 10 juin. Marie-Claude Jarrot allait elle avoir la majorité alors que la majorité municipale avait du plomb dans l’aile ? Guy Souvigny, Marie-Thérèse Frizot, Marie-Noëlle Laforest, pour les principaux, ont soutenu Lionel Duparay. D’autres, moins courageux, se firent discrets, très discrets.
Il apparaissait que la brouille entre le maire et son adjoint aux finances, plongeait les élus de la majorité dans un no man’s land digne d’un thriller d’espionnage. Sans compter que _ probablement _ les élus des oppositions se seraient régalés d’apporter leur soutien à Lionel Duparay.
Fort de ce constat, Marie-Claude Jarrot a décidé de prendre un arrêté le 27 mai _ publié sur le site de la ville ce 6 juin _ qui abrogeait l’arrêté du 29 avril. Lionel Duparay retrouvait ses délégations.
Tout rentre dans l’ordre alors ? C’est aller un peu vite en besogne. Quand bien même Lionel Duparay n’a pas une aura démesurée sur le territoire, les bruits courent sur sa possible envie de se présenter contre Marie-Claude Jarrot aux municipales en mars 2026 ou d’intégrer une liste opposante. Serait-ce une surprise ! L’apôtre Pierre a bien renié à trois reprises les paroles du Seigneur.
A vrai dire, on ne comprend plus grand chose à ce gloubi-boulga politico-montcellien.
Privé de ses délégations avant de les retrouver, Lionel Duparay n’a pas souhaité s’exprimer. Il sera au conseil municipal mardi soir et « présentera les sujets financiers » confirme madame le maire qui ajoute : « Il y a un temps pour la politique par rapport à l’attitude de Lionel. Nous avons échangé avec les élus au bureau municipal (la majorité) et il a repris ses délégations ».
Marie-Claude Jarrot explique encore, « je conduis une équipe municipale avec ses hauts et ses bas, avec des personnalités multiples aux convictions différentes; il fallait que je marque mon désaccord avec mon adjoint. Je suis une femme de dialogue et de consensus. Pour moi, c’est un non événement. Les arrêtés sont consultables sur le site de la ville ».
L’avenir proche nous dira si le dialogue et le consensus l’emporteront sur un jeu déloyal.
J.B.
