Il a son style bien à lui. Corado Boust est un performer, un artiste presque autant qu’un sportif. A chaque apparition en public, il performe. Samedi soir, aux Ateliers du jour à Montceau-les-Mines, il est entré en action. Sur une musique, sa musique, il peint en direct, sans filet juste avec l’équilibre des formes et des courbes. Il panache les couleurs, les étale, les balaie d’un coup sec.
Corado Boust a trouvé la technique qui lui correspond le plus, celle d’un support avec un corps gras, sans savoir jusqu’au dernier moment, si le résultat exaucera ses voeux. Il donne à l’oeuvre ce que la vie lui procure, de la vitalité, un sens, « le dessin a tissé ma vie » dit-il. C’est un artiste du moment, un artiste de rue, de la rue et même dans la rue, il ère « dans un monde d’expression par l’image ». Il traduit par le geste ce que d’autres illustrent par la parole ou la musique. Il danse Corado, il joue avec légèreté. Il Boust son art.
« Je veux être le témoin de ce qui se passe, laisser cette trace » poursuit-il. Il est le témoin d’un artiste de son temps où tout va très vite où Corado Boust dégaine plus vite que le pinceau.
Cette exposition vivante est une rétrospective du moment. Pendant trois semaines, il va enrichir la grande halle des ADJ de ses oeuvres au fil des jours. Jusqu’au 8 juin, Corado va traduire ses émotions.
Comme il l’a fait au moment des attentats à Paris et notamment au Bataclan. « Je voulais qu’on arrive à symboliser notre affection pour notre pays, quelque chose qui reste et j’ai pensé à Corado » rappelle Marie-Claude Jarrot. La Marianne version Corado trône à l’entrée de l’hôtel de ville. « Elle appartient à l’histoire de notre commune ».
Dernièrement, l’artiste s’est illustré à l’occasion de la journée des droits de la femmes, une commande la veille de madame le maire. Les huit portraits de femmes ornent toujours les murs de la mairie. « Corado, c’est notre artiste, comment dire… ouvrier ». Un ouvrier spécialisé très performant.
Jean Bernard