En France, Michelin, anticipe sa communication. Chacun des sites par la voix de son directeur, devance l’appel. Trop longtemps, la firme de Clermont-Ferrand a tenu au secret les informations. Aujourd’hui, changement de cap, on se dit tout. La roue tourne. « Mieux vaut être transparent que d’avoir à éteindre des incendies » annonce Dimitri Fournet-Fayard, le directeur de Michelin Blanzy ce samedi matin.
Globalement, Michelin ne va pas très bien, des sites connaissent des difficultés (notamment à Joué-les-Tours, la Roche-sur-Yon), mais tous, comme à Blanzy doivent impérativement, « c’est inéluctable » prévient Dimitri Fournet-Fayard, améliorer leur compétitivité. Un point crucial, voire vital. En haut lieu, il se dit: « que nous sommes acteur de notre futur » ajoute-t-il. « Nous devons réagir et agir ».
Les Chinois dérèglent le marché du pneu
Aujourd’hui, à Blanzy, tout le personnel est concerné. Le directeur a rencontré depuis avril dernier les 1 200 salariés, les syndicats, les managers et l’équipe de direction car d’ici la fin de l’année, il doit présenter les leviers à activer pour rétablir la compétitivité.
A cela, plusieurs facteurs expliquent la baisse de pression dans le pneumatique Michelin qui a toujours misé sur la qualité de ses produits. Rouler en Michelin est un gage d’excellence, de prix élevé aussi. Sauf que depuis 2010 « les gens sont de moins en moins sensibles à la qualité du pneu » s’appuie Dimitri Fournet-Fayard. En huit années, la chute du premium est de 7% et même 13% dans le poids-lourd.
Michelin ne fait pas le poids face à la concurrence exacerbée des produits asiatiques et principalement chinois. Il existe même une surproduction énorme, toujours à cause des asiatiques, de l’ordre de 200 millions de pneus, de 40 millions pour les camions. Les prix sont à la baisse et le marché s’appauvrit.
Donald Trump a trouvé la parade, il taxe. « En Europe, rappelle le directeur Michelin Blanzy, on protège les consommateurs au détriment des entreprises ».
Le site de Blanzy est-il en danger ?
Alors faut-il s’alarmer pour le site de Blanzy ? Michelin n’a pas investi 145 M€ sur le site pour maintenant se dégonfler « nous voulons faire de Blanzy un pôle d’excellence et compétitif » amorce Dimitri Fournet-Fayard. Toutefois, malgré la compétence des équipes, des faiblesses restent à gommer « pour les transformer en avantages » avance-t-il.
Il s’agit donc d’améliorer la performance économique, se montrer plus réactif sur les marchés, c’est-à-dire répondre à la demande sans attendre et tirer profit de la petite taille de l’usine blanzynoise. « Petite mais très agile » note le directeur qui met en exergue la double identité, la fabrication de pneus (génie civil et militaire) d’un côté et du semi-fini, de la gomme et du tissu métallique et textile de l’autre. « Sur le même site, nous avons deux usines qui s’alimentent ». Un atout.
« Si nous ne bougeons pas, demain sera très difficile » assure Dimitri Fournet-Fayard. Au personnel de proposer des évolutions, des adaptations notamment sur le système de travail à mettre en place. « Etre bon aujourd’hui, ne suffit plus, il faut aller chercher l’excellence. Nous devons produire mieux avec la conviction que nous allons réussir ».
Activer les bons leviers est une chose, les activer de concert et sans fracas, va nécessiter une bonne dose de cohésion au sein de l’entreprise. La compétitivité passe par-là et le dialogue.
Jean Bernard
A l’inverse, lorsque éventuellement les affaires allaient bien (bon, OK, ça remonte à longtemps !), je n’ai jamais entendu (ou lu) qu’un patron ait déclaré :
« Les gars, tout va bien, le pognon rentre à flot. Relaxez-vous et levez un peu le pied, profitez de l’instant ! »
Le message a toujours été : « Il faut améliorer notre productivité, et ne demandez pas trop d’augmentation de salaire (il faut rétribuer largement nos actionnaires) »
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Certains écriront : Il suffit d’acheter Français !
Comme contre-exemple (en automobile) la Peugeot 208 (fabriquée dans l’usine de Trnava en Slovaquie), la 2008 (Produite à l’usine de Vigo en Espagne), et pas mal de Renault et de Citroën !
Mais si les actions sont si largement rétribuées, qu’attendez vous pour y placer vos économies et ainsi faire de gros profits tout en renforçant l’industrie française ?
Pas taper, pas taper s.v.p.
Totalement de votre avis pour ce qui est des produits dits français et stupéfait par le faible coût des produits importés en particulier de Chine. Du dumping qui condamne nos entreprises non ?