Le château de Marigny fascine. Perché sur une colline, il a connu bien des vicissitudes depuis le XIe siècle. Il est tellement fascinant qu’il y a 54 ans, Jean Cornillon, un Lyonnais, passionné par le Moyen-Age et l’art Roman, décide de l’acquérir. C’est une ruine.
Aujourd’hui, après des années et des années de restauration, le château de Marigny n’a pas retrouvé sa forme initiale mais le fleuron de la construction, cette tour carré de 14 mètres de hauteur est toujours là.
Ce château, des privilégiés _ une quarantaine _ ont pu le visiter, du moins en faire le tour sans pouvoir y pénétrer, déjà à cause du covid et l’intérieur est habité. Ainsi, grâce à l’écomusée Creusot Montceau, à l’origine de la visite et aux explications de Gilles Oloy, 20 siècles ont défilé en l’espace d’une heure.
Avant même la construction de ce château, « on peut aisément penser que le site a été occupé par les Romains. Pas de trace de Jules ni d’Astérix ni de druides mais les recherches notamment de Gilles Oloy avec l’aide d’archéologues et d’historiens, font état du début de l’histoire au XIe siècle avec la comtesse Adélaïde de Chalon et d’un moine de Paray qui arrive à Marigny.
A cette époque, il existait déjà une puissante fortification à Mont-Saint-Vincent et « le comte de Chalon, pour protéger la forteresse de Mont-Saint-Vincent, a construit Marigny » explique Gilles Oloy. « Ce n’est pas certain mais c’est fort probable » ajoute-t-il.
Ce château, le comte l’a confié, en reconnaissance à l’un des chevaliers de Mont-Saint-Vincent, « un capitaine qui est devenu héréditaire. C’était vraisemblablement en 1145 ».
Une véritable description de la tour carré n’apparaît qu’en 1754. Il est question également d’un logis. En 1850, le château poursuit sa métamorphose avec l’élévation de la tour de garde. Puis en 1904, un incendie détruit les parties médiévales. Tout a brûlé, sauf la tour carré.
En 1966, Jean Cornillon l’achète et fait construire l’aile où désormais il réside. « Nous venons l’été, l’hiver nous le passons à Lyon » précise son épouse. Chauffer une telle bâtisse est très problématique. « C’était notre danseuse, nous venions tous les week-ends » rappelle monsieur. Et même aujourd’hui, le travail ne manque pas.
Restaurer un château n’est jamais terminé.
Alors vivement d’autres visites.
Jean Bernard