Liquidation – L’emblème Gerbe en danger alors que quatre repreneurs ont fait des offres

Trois sont dans le textile, le dernier est une enseigne de déstockage. Les offres sont sur le bureau du juge commissaire qui se prononcera le 12 novembre prochain. Qui sont les sociétés intéressées par tout ou une partie de la manufacture Gerbe en liquidation ?

Ce mercredi après-midi, le tribunal de commerce à Chalon-sur-Saône a reçu les offres de reprise pour la manufacture Gerbe, un tribunal qui le 10 septembre dernier plaçait directement Gerbe en liquidation judiciaire avec à la clé, le licenciement des 33 salariés.

A nouveau intéressé, Ludovic Gaudic, le directeur général des Ateliers Peyrache qui le 15 septembre dernier, sur L’informateur de Bourgogne, exposait son plan de reprise.

« J’ai fait spécialement le déplacement à Chalon avec l’avocat du groupe pour expliquer au mandataire judiciaire notre offre » explique au téléphone le D.G. Recalé le 18 juin dernier par le tribunal de commerce au même titre que Kindy, il revient donc à la charge.

Il n’est pas le seul. Trois autres offres sont désormais sur le bureau du juge commissaire qui rendra sa décision le 12 novembre prochain. Sont sur les rangs, Olivier Lévêque, fabriquant de maillots de bain haut de gamme (S.Oliver) à Lyon; Serge Massal, le P-d.g. de l’Arsoie Cervin, manufacture de bas et collants de luxe dans le Gard et un déstockeur, Nooz. Du beau monde quand même.

Ludovic Gaudic, à l’issue de son entrevue avec le mandataire judiciaire, est très perplexe. « J’ai entre 10 et 15% de chance, d’autant que le mandataire a jugé notre offre défavorable. J’ai passé pourtant trois quarts d’heure à lui expliquer notre projet » dit-il.

La question est de savoir en quoi les repreneurs sont intéressés par la liquidation de Gerbe ? Déjà par la marque qui représente le luxe à la française du collant, le stock bien entendu. « En mai il était évalué à 150 000 € et on nous parle aujourd’hui de 2 M € » rapporte de D.G. de Peyrache. Les machines aussi même si elles ne sont pas de toute première jeunesse.

Alors Peyrache est-il l’unique repreneur à présenter un plan industriel implanté en Saône-et-Loire avec 15 emplois à la clé et la formation des salariés avec l’aide de la Région ?

Les repreneurs potentiels ne montrent pas tous le même intérêt pour Gerbe

Olivier Lévêque a une toute autre vision et une seule, reprendre la marque Gerbe, « c’est l’histoire industrielle de la région » note-t-il. Gerbe, il connaît bien. Il a même été en contact avec M. Yang à son arrivée à Saint-Vallier, « mais il n’a pas donné suite à une possible collaboration ».

Sauf que la marque Gerbe ne fait pas partie de la corbeille de la défunte manufacture valloirenne. « Elle est a part » regrette Olivier Lévêque. Le grand argentier chinois n’allait « pas donner » le beurre, l’argent du beurre et la crémière, aussi a-t-il inscrit la marque Gerbe dans sa holding. D’après nos informations, pour réinscrire la marque, il faudrait débourser environ 10 000 € de frais que personne ne veut payer. C’est la condition pour que Yang rende la marque.

« J’ai fait une offre motivante » assure Olivier Lévêque, « mais que Yang restitue la marque » ajoute-t-il. Son l’idée est de transférer Gerbe à Lyon, y fabriquer des bas et des collants qui collerait parfaitement avec ses maillots de bain. Que du haut de gamme.

Serge Massal, quant à lui, reste muet. « Je ne peux rien dire avant le 12 novembre » lâche-t-il avec son accent occitan. « Je connais bien les gens de Gerbe, nous faisons le même métier, nous fabriquons des bas et des collants et comme Gerbe, nous sommes une société centenaire. Serge Massal a fait une offre. Laquelle ?

Reste Nooz, l’enseigne de déstockage dont le dessein coule de source.

En fait, c’est à une partie de cache-cache que se livrent les quatre repreneurs potentiels de la manufacture Gerbe. « J’ai peur que le mandataire judiciaire ne s’intéresse qu’au chèque au détriment des emplois, sachant que nous voulons créer une valeur industrielle. Alors certes, nous achetons le stock moins cher mais c’est pour nous permettre de réinvestir dans une usine. Le juge va-t-il favoriser l’aspect humain plutôt que financier ? » dissèque Ludovic Gaudic.

Une des possibilités également, la marque Gerbe pourrait disparaître du paysage textile français et peut-être renaître en Chine ou ailleurs.

Combien sont prêts à mettre les quatre repreneurs potentiels sur la table du juge commissaire ? Toute la question est là.

Jean Bernard

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