Il n’a pas remporté de coupe du Monde mais à y regarder de plus près, Eric Fournier a fait mieux que cela pour mériter les insignes d’officier dans l’Ordre des Palmes Académiques, un ordre créé en 1808 par Napoléon 1er pour honorer, à l’époque, les membres éminents de l’Université.
C’est dire si cette distinction a une portée qui va au-delà du simple mérite accordé au premier de la classe. Le proviseur du lycée Parriat à Montceau-les-Mines, sous son air magnanime, est une force d’intelligence qu’il met au service des autres. « Chaque jeune qu’on vous confie, peut et doit réussir » lui adresse en gage de reconnaissance, Fabien Ben, directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN).
« Je ne suis jamais seul, j’ai autour de moi des gens qui portent des projets, les impulsent. Oui, j’ai cette envie de faire réussir mes élèves. Alors je m’appuie sur une équipe, c’est une envie collective » lui répond Eric Fournier.
Recevoir les insignes d’officier après celle de Chevalier en 2011, ne tombe pas du ciel, « c’est une réelle valeur » souligne Fabien Ben, bien conscient des qualités intrinsèques de l’homme qu’il met à l’honneur. A vrai dire, la vérité est plus profonde qu’Eric Fournier laisse paraître. A bientôt 51 ans, il a « une carrière solide » digne d’un chevalier au service de son roi. « Cinq postes de direction et trois académies ».
Une solide carrière, un engagement et un homme
Que de chemin parcouru depuis son poste de maître auxiliaire Yzeure (03) en 1991 et ses 26 années de chef d’établissement en passant par Gueugnon, Paray-le-Monial, le lycée Dolto-Monod à Blanzy où il a conduit la fusion pour donner naissance au lycée Haigneré et, depuis 2017, proviseur à Parriat. « Ces établissements, je les garde dans mon coeur. A chaque fois ce fut un beau challenge à relever et une belle réussite » verse un peu dans la nostalgie Eric Fournier. Il ne manque pas de mentionner qu’il a su avec les élus conserver à Blanzy l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers), lancer l’école laboratoire et accueillir la classe préparatoire à Parriat où il manque, la filière complète ST2S (Sciences et technologies de la santé et du social). Son regard se décale alors en direction du DASEN.
Une carrière ne suffit pas pour accéder au rang d’officier, encore faut-il montrer un engagement sans faille, faire preuve d’ouverture et pas seulement d’esprit, animer notamment le réseau Autun-Montceau-le Creusot et former les personnels à l’encadrement. Enfin, troisième et dernier composant, selon le DASEN, « nous honorons un homme porteur de valeurs, celles de la République, de solidarité, d’entraide et d’éducabilité ».
Eric Fournier est tout cela à la fois. C’est beaucoup mais ces qualités en font un homme qui se dépasse même dans la difficulté. Reste enfin un point et non des moindres qui cimente l’édifice, l’esprit de famille avec Christelle et sa fille Eline. « Vos décisions, vous en référez toujours à votre femme et votre enfant » rappelle Fabien Ben. « Je suis bien accompagné car ce métier prend du temps » lui rétorque le proviseur.
La palme de la soirée revient en dernier lieu à ses collègues, amis et élus du Bassin minier, auteurs d’un tonnerre d’applaudissements.
Mérité.
Jean Bernard