A l’assemblée générale, dimanche matin, salle des douches, où Marie-Claude Jarrot a révélé que le projet de construction d’un hôtel au lavoir des Chavannes était relancé.
Le lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines, va-t-il devenir l’enjeu des prochaines élections municipales ou est-ce un leurre ou encore une diversion ?
En attendant le spectre d’un homme d’affaires qui veut acheter le lavoir est venu embaumer l’atmosphère de l’assemblée générale de l’association Sauvegarde du lavoir des Chavannes dimanche matin. C’est au moment des questions diverses que madame le maire, prétextant une fuite _ des services de la ville, de l’acheteur, de son entourage ? _ en a fait l’annonce. « Nous avons un potentiel acquéreur pour acheter le terrain et construire quelque chose mais ça fait des années qu’on en parle, il s’est manifesté de nouveau ».
Voici ce que L’Informateur de Bourgogne avait publié en septembre et octobre 2021 :
A cette époque, Zabihullah Ziarmal comptait transformer le lavoir des Chavannes en complexe hôtelier et commercial, un quartier résidentiel auxquels viendraient s’ajouter des restaurants, supermarchés, des terrasses donnant sur le canal du Centre avec une marina privée (le port devant le lavoir), un golf et même un club de polo. L’hôtel serait de type 5 étoiles. En 2021, son groupe financier était présenté comme un conglomérat d’investissement et de commerce au Moyen-Orient, en Asie Centrale et en Afrique et sur tous les marchés mondiaux avec des filiales à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, en Afghanistan, aux Etats-Unis, au Turkménistan, en Turquie, au Zimbabwe et en Ouzbékistan.
Devant un tel dédale politico-économico-international et la somme de 80 M € à investir sans en connaître la provenance, le projet tombait à l’eau.
Aujourd’hui, l’idée de construire un hôtel dans le lavoir des Chavannes ressort du placard, « pas avant 2030 » précise Marie-Claude Jarrot, mais l’ébauche est toutefois bien avancée, au moins sur le papier puisque l’acquéreur, le financier afghan, a obtenu tous les documents, notamment les études de sol, pour mener à bien son projet. « Nous lui avons fourni ce dont il avait besoin » ajoute le maire.
Et quand bien même la ville de Montceau vendrait le lavoir, « nous exigerions des clauses, notamment que l’acquéreur réalise tous les travaux sans quoi la ville redeviendrait propriétaire. Je ne peux pas vous en dire plus, c’est très complexe. Avant de vendre, nous avons besoin de garanties ».
Cette fois-ci, on parle d’un hôtel avec une salle pour la culture, d’aménager le tiers-lieu en boutique et conserver l’espace d’interprétation.
Est-ce du vent, de la poudre aux yeux ?
Laurent Selvez, présent à l’assemblée générale, lui, s’interroge sur la compatibilité avec le classement du lavoir à l’Unesco et la construction d’un hôtel ? Marie-Claude Jarrot le rassure aussitôt, « nous avançons sur les deux points en même temps ».
D’ailleurs en termes de projet pour le lavoir des Chavannes, madame le maire, indépendamment du potentiel acheteur, reste sur sa ligne de conduite, c’est-à-dire le préserver, le mettre en lumière et le sécuriser, sans oublier d’installer une ferme photovoltaïque. Et s’insister : « le lavoir est interdit au public et à toutes manifestations. J’ai même refusé qu’on y tourne un clip, c’est trop dangereux ».
Décidément, ce lavoir des Chavannes, cette cathédrale d’acier, fait tourner les têtes. Elle doit vraiment avoir un pouvoir surnaturel.
J.B.
Les fondations du lavoir des Chavannes sont solides d’après une étude diligentée par le Cerema. Dans le projet de construction d’un hôtel, le potentiel acquéreur a même « prévu de conserver des machines » a formulé madame le maire.
Photos archives.
