Les gilets jaunes restent solidaires.
La montée en puissance du capitalisme et ses dérives financières ont conditionné durant des années les esprits des citoyens à épouser un modèle égocentrique axé sur le désir de consommer. Ce système nous a tous poussé vers le besoin d’obtenir toujours plus, toujours plus vite, au détriment des écosystèmes, des relations humaines et de nos conditions de vie et de travail. Le constat reste amère vue l’hécatombe que nous observons aujourd’hui mais que beaucoup dénoncent depuis des années. Chômage, dégradation de notre qualité de vie au travail, désastres écologiques, malbouffe, esclavagisation des pays sous-développés, guerres induites pour des ressources rares, noyautage de nos institutions les plus éminentes par les lobbys, concentrations des richesses et des pouvoirs dans les mains d’une partie infime de la population mondiale, tandis que les autres ne peuvent que constater le résultat de cette politique mondialisée, sans règles si ce ne sont celles qui les arrangent. De ce constat est né la notion du plus grand nombre, d’appartenir à une classe autoproclamée, celle des 99%.
La seule arme opposable à l’égoïsme est celle de la solidarité.
Dans les ronds-points les gilets jaunes redécouvrent l’esprit du collectif. Sortis de chez eux, loin des écrans, des tablettes, de la pollution marketing incessante et récurrente qui avait envahi leur quotidien, les relations humaines se sont renouées. Les valeurs humaines comme la solidarité, l’entraide, la socialisation, les amitiés naissantes et l’envie de construire son avenir et celui de leurs enfants les a fait renouer avec la vraie vie, celle que beaucoup avait occulté, ou avait même parfois oublié. Les yeux se sont ouvert sur le fonctionnement du système, des médias, du comportement abject de leurs classes dirigeantes. L’aspect multi-classes, pluriculturelle, et toutes tendances politiques confondues, les gilets jaunes, mouvement ni de droite ni de gauche, commencent de vouloir réinventer leur vie. Il n’est plus possible pour les gilets jaunes de continuer à marcher sur le chemin qui leur avait été tracé dans le conformisme de la finance et de ses détracteurs. Si Emmanuel Macron continue à propager des mensonges via ses ministères sur les mesurettes prisent en décembre, et s’il continue de nous considérer comme « une foule haineuse », nous nous renforcerons dans notre mouvement. Le comportement de nos dirigeants se révèle dans tout ce qui nous insupporte le plus, plus leur égoïsme transpirera au travers de leurs actes et de leurs paroles, plus la solidarité des gilets jaunes y fera front.
Au rond-point du Magny à Montceau les Mines, on pense donc on ne suit pas.