Montceau-les-Mines est une ville jeune datant du milieu du 19e siècle, une cité minière dont l’exploitation du charbon a pour origine le carbonifère, il y a 350 millions d’années. C’est beaucoup mais à l’échelle du temps, c’est la vitesse à laquelle pousse un ongle, trois centimètres par an.
Au carbonifère, avant même que les dinosaures n’apparaissent (150 millions d’années), la forêt recouvrait le Bassin minier. A cette époque, les continents ne faisaient qu’un seul et unique bloc. La France se trouvait sous l’équateur. Nous sommes à l’ère primaire au temps du carbonifère avec sa faune et sa flore.
La vie existe, elle est apparue entre 4 à 3.5 milliards d’années. Mais à quoi ressemble-t-elle dans le rétroviseur, 350 millions d’années en arrière ? Avons nous une idée du paysage du Bassin minier, sous l’équateur à la fin de la Pangée (La Pangée, qui apparaît à la fin du Carbonifère et au début du Permien, est recouverte de grandes forêts tropicales luxuriantes. La hausse du taux de dioxygène libéré dans l’air par les forêts (30 % d’oxygène de plus que de nos jours) favorise le gigantisme de certaines espèces dont, parmi les insectes et les arthropodes : Meganeura, Mesothelae, Arthropleura) ?
Grâce à la Physiophile de Montceau-les-Mines, association culturelle issue des « Sociétés savantes » du XIXe siècle, les futurs visiteurs découvriront _ pas avant 2023 à cause de la pandémie _ une reproduction fidèle de cette époque du carbonifère dans les locaux des Ateliers du Jour, dans l’ancienne chaudronnerie ( Histoire – Montceau et le carbonifère, un tronc commun – L’infoRmateur de Bourgogne (linformateurdebourgogne.com).
La même forêt au même endroit, ici à Montceau-les-Mines
C’est un travail de longue haleine en collaboration avec la ville de Montceau, dans la logique de l’écomusée, qui prend forme, celui « de reconstituer la forêt vivante du carbonifère telle qu’elle existait, ici même; montrer où se situait notre région dans son contexte de l’époque, son positionnement sous l’équateur dans la Pangée, avant la séparation des continents » explique Christian Merlin. Découvrir, côté vitrines, « les mêmes choses, de la même forêt, au même endroit, faune et flore fossilisées, 350 millions d’années plus tard » ajoute-t-il.
Ce qui est exposé, « ce sont des trésors » souligne Christian Merlin. « Tout a été trouvé ici et mis en valeur par des gens d’ici ». C’est grâce au charbon que ces merveilles existent encore aujourd’hui comme cette araignée, la megarachne qui a disparu il y a 290 millions d’années. Elle a longtemps été considérée comme étant la plus grande araignée ayant jamais vécu sur Terre. La megarachne mesure 34 cm de long. Un fossile a été retrouvé au puits Barrat. Il en existe deux au monde dont un à Montceau.
Cette scénographie proposée par la Physiophile nous plonge dans les entrailles du Bassin minier dont un plan de coupe sur verre montre le sous-sol avec toutes les galeries (voir le plan des puits ci-dessous). Cette pièce de musée a été créée _et mise à jour jusqu’en 1985 _ en 1923/1926 pour être « présentée à la foire industrielle de Lyon en 1926/1927 » rappelle Jean-Claude Notet, président de la Physiophile. Une véritable mine d’or.
Jean Bernard
Carte d’une partie des puits de Montceau (nord-nord-est)
Vous pouvez aller voir sur https://dinosaurpictures.org/ancient-earth#240 où se situait Montceau jusqu’à 750 millions d’années en arrière, tantôt sous l’eau, tantôt émergée, selon les époques.