La chronique de Charles Landre, conseiller municipal du Creusot et communautaire de l’opposition.
Les Français méritent mieux
que ces « 100 euros ».
Pour répondre à la hausse vertigineuse du prix du carburant le gouvernement a donc choisi de délivrer un chèque de 100 euros pour 38 millions de français gagnant moins de 2000 euros nets par mois d’ici le début d’année prochaine.
Cette réponse, dont on pourrait juger de l’opportunité à quelques mois de l’élection présidentielle, concentre tout ce qui fait le mal français, la dépense inutile, la complexité administrative, l’incompréhension de la réalité de ceux qui travaillent.
Car si ces 100 euros vont coûter environ 3,8 milliards d’euros aux finances publiques, ils ne résoudront rien du coût de la vie dont l’inflation actuelle n’est plus soutenable pour un nombre croissant de ménages. 100 euros ça correspond désormais à un plein. 100 euros ça montre le décalage profond avec les français les moins urbanisés pour lesquels cela correspond à une semaine de dépenses uniquement pour aller travailler. 100 euros c’est une mesure de facilité, la planche à billets si souvent utilisée ces dernières années.
Le gouvernement pouvait pourtant faire autrement. Nous pouvions imaginer une baisse conjoncturelle les taxes sur les carburants. C’était l’idée de la « TIPP flottante » instaurée en son temps par Dominique de Villepin. Elle présente l’avantage de corriger immédiatement à la baisse le prix de l’essence mais a l’inconvénient d’être incomprise lorsqu’à la faveur d’une baisse des carburants l’État augmente les taxes. Elle participe en plus d’une conception de la taxe comme une ressource stable ou en croissance de l’Etat. Il faut au contraire concevoir désormais des ressources publiques dynamiques, axées sur la consommation réelle et un niveau de taxe juste c’est à dire adapté autant au prix payé par les Français qu’à un niveau ajusté de la dépense publique.
Deuxième possibilité, la suppression de la TVA sur la TICPE. En effet, c’est original, le prix total du carburant est soumis à la TVA, TICPE compris. On taxe donc la taxe. Il eut fallu avoir le courage de supprimer cette tranche.
Troisième élément, un blocage des prix à leur valeur de septembre mesure annoncée sur le gaz pour 2022 mais qui touchera moins les Français puisque beaucoup disposent déjà via leurs contrats de tarifs fixes.
A ces 3 exemples qui auraient répondu immédiatement à la flambée des prix on préfère recourir à la maladie Française du chèque sans provision. Le chèque financé par d’autres impôts et surtout la dette pour répondre à une situation conjoncturelle et sans s’attaquer au niveau colossal des prélèvements obligatoires pour ceux qui travaillent.
Car dans un pays qui avec 46,7 % de taux de prélèvements obligatoires se situe au premier rang de l’OCDE, nous devons défendre la possibilité pour chaque Français de disposer d’un maximum de revenu disponible. Il faut pour cela préférer taxer les choix de consommation des individus plutôt que le travail et le revenu dont il est issu. Ce serait une mesure juste, d’égalité, et de valorisation du travail.
Dans un contexte de pression accrue sur les budgets des Français, l’idée qui consiste à réduire l’impôt sur le revenu (une promesse non tenue d’Emmanuel Macron) et d’instaurer une TVA différenciée (avec des taux plus faibles sur les biens vitaux et plus forte sur les produits de luxe) comme elle existe par exemple sur le livre, n’a pas été explorée. Les Français disposeraient ainsi d’un revenu disponible plus important et ce serait la dynamique de consommation qui serait taxée. Souvenons-nous que la TVA constitue de loin la première ressources fiscale de l’État et la moins chère à collecter. Elle est surtout, contrairement à ce qu’on veut faire croire, si elle différencie les taux selon les produits de consommation la mesure fiscale la plus juste.
Mais, notre pays traversé par des débats sans fin sur mille questions secondaires, est malade de cette incapacité, par lourdeur administrative, par le montant des charges qui pèsent sur les très petites entreprises, par l’incapacité à réformer la fiscalité pour qu’enfin les inégalités fiscales au profit des très grandes entreprises cessent, par le refus de s’attaquer aux paliers insensés qui existent entre ceux qui ne travaillent pas et les petits salaires, à rémunérer le travail.
C’est cela, le grand enjeu de la décennie à venir : rémunérer justement le travail dans un monde où ses formes changent brutalement.
Car derrière la hausse du carburant – qui va se poursuivre encore quelques mois, dans un contexte où le prix des matières premières va également durement toucher les petites entreprises – c’est bien ce malaise Français -exprimé maintes fois et notamment lors du mouvement des « gilets jaunes » – du déclassement et du mépris de ceux qui travaillent qui s’exprime.
Ces « 100 euros » constituent malheureusement une énième forme de lâcheté face à cet enjeu majeur.
Demain, nous devons faire en sorte que chaque Français puisse vivre dignement et même davantage de son travail en France. Ca n’est pas le cas aujourd’hui.
Charles Landre
UN EXEMPLE CONCRES D ABSURDITE DE CETTE MESURE : DAND UN COUPLE , LE MARI GAGNE NET 2100EUROS SA FEMME GAGNE 21OO NET AUCNN TOUCHERA LES 100 EUROS D AIDE …PAR UN COUPLE DONT LE MARI TOUCHE 5000 EUROS net PAR MOIs ET L EPOUSE 195O NET MENSUEL ET CE COUPLE TOUCHETA 100 EUROS POUE L EPOUSE dans un cas 4200 de revenus : rien …!!!! dans l autre 6950 euros ……bingo 100 euros…..
C’est çà qui est génial.
Ils nous prennent pour des c*** et ils le prouvent !
Ils agissent sans cesse sans réflexions, sans consulter, et dépenses, dépenses, dépenses….
J’ai appris aujourd’hui que l’état aurait choisi le mois de décembre pour donner ce chèque car beaucoup de salarié auraient leur 13eme mois et donc à ce moment là , ils dépasseraient les 2000 Euros et donc pas de chèque , à vérifier quand même !
Je pense sincèrement qu’ils n’ont pas calculé.
Mais manque de chance probablement que 38 millions de Français. Ils ne vont pas y arriver.
Il faut bien comprendre qu’ils ne sont pas méchants les Macrons, mais ils sont ignorants !