« A Noël, nous serons-là ! » Comme une douce nuit, ils se mettent à rêver, pensent que tout est permis. C’est Noël au camp du Magny, une nuit pas comme les autres, une nuit froide après une journée passée à reconstruire la cabane détruite par un incendie.
Les cigales et les fourmis font la ronde
Et la lune leur sourit
Une cabane en bois pour un réveillon sans foie gras ni saint-pierre et chevreuil comme dans un palace parisien et son menu à 650 ou 950 € et ses crus prestigieux, corton charlemagne, pauillac Mouton Rotschild. Une cabane en bois, celle des gilets jaunes du Magny et son menu de fête, saumon, huîtres et son bourgogne blanc pour la noblesse, de la cervoise pour les plus modestes.
Le comparatif est osé. Osons, tout est permis même de rêver pour une nuit, un soir.
A table les gilets jaunes ! Jouez hautbois, résonnez musettes. Alors je garde, je pousse, je mène le petit au bout. Jusqu’au bout de la nuit, autour d’un litre de café, d’un crémant médaillé, d’un feu crépusculaire. Au Macumba du Magny, elle chante, elle danse tous les soirs.
Ils ont traversé la nuit de Noël comme d’autres une frontière interdite, vers une liberté qui ne veut pas dire son nom. Ont-ils raison ? Le Père Noël est parfois une ordure et pourquoi pas ramasseur de poubelles… Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice.
Jean Bernard
Quel bel article, et quel bel hommage ! C’est plein de poésie. Merci au rédacteur, et à tous ces braves qui, malgré l’adversité ne lâchent rien !