La réaction de Charles Landre, conseiller municipal (LR) au Creusot et président de Ensemble bâtissons des projets pour nos territoires.
En juillet dernier, lors de la conférence des territoires, le président de la République Emmanuel Macron annonçait que « les territoires ruraux ne peuvent plus être la variable d’ajustement, il n’y aura plus aucune fermeture de classe dans les écoles rurales ».
8 mois après ce sont plus de 1097 fermetures de classes en zone rurale sur l’ensemble du territoire qui sont envisagées ! La Saône-et-Loire est même le département le plus touché avec 4 ouvertures de classe pour 51 fermetures !
La « start-up » nation que le président de la République souhaite voir advenir, c’est une société où cohabitent « ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien », un pays où la fracture territoriale entre les grandes agglomérations et les autres est assumée, une société où les moins mobiles sont oubliés. Ce n’est pas l’avenir que nous voulons pour notre pays.
Des erreurs ont été commises dans le processus de décentralisation par tous les gouvernements depuis 40 ans. A vouloir suivre de prétendues logiques d’efficacité, nous en payons aujourd’hui le prix fort avec des territoires abandonnés, un enchevêtrement des compétences qui a creusé les déficits et rendu l’action publique parfois inefficace et des élus plus éloignés des habitants et donc davantage déresponsabilisés.
Mais bien loin de corriger ces problèmes, le gouvernement justifie au contraire constamment ces décisions par le recours à des critères démographiques qui fragilisent les zones les moins denses.
Il est évident qu’il y a moins d’habitants dans le Morvan qu’à Lyon ! Et même que la densité est plus faible à Chalon-sur-Saône ou au Creusot qu’à Paris !
Mais le Morvan, la Bresse, l’Autunois, le Charolais, le Mâconnais ne peuvent être traités à l’aune des mêmes critères que les grandes agglomérations. Il faut savoir faire la différence entre la carte et le territoire et dire le pays dans lequel nous voulons vivre. Notre modèle ça n’est pas des campagnes vidées de leurs écoles et donc d’une partie de leur avenir.
Ces fermetures de classes, sont aussi la preuve que la voix des départements comme le nôtre, dont la ville la plus grande compte à peine 45000 habitants, n’est pas portée auprès de l’exécutif et au sein de l’Assemblée nationale.
C’est sur un sujet comme celui-ci qu’on attend d’un député de la majorité qu’il soit efficace ! Force est de constater que ce n’est pas le cas en Saône-et-Loire.
Ce mouvement peut se poursuivre. Si les circonscriptions électorales étaient encore étendues, si la Constitution inclut la différenciation des territoires, si rien n’est fait pour réorganiser un système de santé pour tous, alors, la surdité à la réalité des petites villes et des villages sera encore accentuée.
Comme l’incantation permanente ne peut servir de projet politique, la France a besoin de gouvernements qui portent une vision pour le pays, pas de gestionnaires cyniques qui n’en perçoivent les réalités qu’à travers des chiffres et des graphiques et de députés godillots qui les approuvent.
La défense de l’école dans les villages (et par delà dans les petites villes) est essentielle pour l’avenir de notre pays et l’unité de tous son territoire. C’est là que réside sa force.
Charles Landre