Indignez-vous ! disait Stéphane Hessel. Ce n’est pourtant pas dans les habitudes du personnel d’Eolane Montceau que de « taper » sur les patrons mais cette fois-ci, ils n’en peuvent plus. Marre qu’on les prenne pour la dernière roue du carrosse, les derniers de cordées.
Ah, elles sont loin les paroles du président Macron avec les premiers de cordée qui tire la France vers le sommet. A Eolane Montceau, le guide a oublié d’encorder les salariés pour les laisser sur le bord de la falaise. Combien de fois n’a-t-on pas entendu, « nous ne laisserons personne sur le bord de la route », célèbre rengaine des politiques de tous bords qui ne s’arrêtent même pas pour prendre un auto-stoppeur. Chacun sa route et démerde-toi.
A Eolane même si la fin de vie du site est programmée pour fin septembre (lire par ailleurs), on reste « joueur » et la moindre occasion est bonne pour sourire.
Ainsi ce mercredi, la dernière machine produite sur Montceau pour un client propre à l’usine, a quitté la zone Sainte Elisabeth. Une image symbolique comme l’a été le geste des salariés qui ont tenté de la retenir. Les derniers de cordée ont essayé de s’opposer au départ pour Valence. En pure perte comme ces 80 emplois qui bientôt vont disparaître de Montceau.
Triste fin. Mais avec le sourire, la caractéristique des salariés d’Eolane. Ils meurent avec fierté et dignité. Tout le monde ne peut pas en dire autant…
Jean Bernard