Ce ne sont pas encore les flammes de l’enfer, mais les portes commencent à s’ouvrir et la chaleur qui se dégage devient de plus en plus étouffante à écouter Alain Schleich, représentant des salariés d’Eolane Montceau et leur avocat, Ralph Blindaeur. « Henri Juin a allumé des incendies partout et maintenant il est encerclé par les flammes ».
La liquidation judiciaire d’Eolane Montceau programmée demain, jeudi 19 novembre au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône pourrait provoquer des nuits agitées chez le P.-D.G. A moins que, le groupe qui vient de proposer 2 M € d’indemnisation dans le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) augmente encore sa participation. Car c’est une somme jugée insuffisante par Ralph Blindauer. « Le groupe a les moyens de faire mieux, à moins de 3 M €, il n’y a pas lieu de discuter », précise-t-il.
En cette fin de journée, alors que le soleil disparaît peu à peu de l’horizon, les salariés tendent l’oreille. « Vous allez perdre vos emplois mais vous gardez votre dignité, vous allez sortir la tête haute » déclare l’avocat alors que devant le hall d’entrée du site montcellien, Henri Juin, P.-D.G. du groupe Eolane, fume sa cigarette les yeux rivés sur son portable.
Sans doute a-t-il entendu les propos qu’Alain Schleich et Ralph Blindauer ont tenu sur la société fabriquant de composant électronique et sur lui en particulier. Il n’est jamais agréable d’entendre se faire traiter « d’escroc ».
« Nous sommes en position de force » (Ralph Blindaeur)
« En face, ils ont un genou à terre et nous sommes en position de force » argue Ralph Blindauer. Ce qui devait être une simple liquidation judiciaire « aux frais de la princesse », sans que cela ne coûte rien au groupe Eolane, devient une couronne d’épines sur la tête du P.-D.G., surtout depuis que le tribunal a demandé une expertise financière sur le groupe. « Ils en ont peur » affirme l’avocat des salariés. « Peut-être que cette enquête révèlera qu’au premier confinement, des salariés ont été mis en télétravail et déclaré également en chômage partiel » rapporte Alain Schleich.
« Il y a aussi les frais de gestion pompés sur votre site, c’est de l’abus de bien social » ajoute Ralph Blindaeur qui a aussi préparé une citation directe sur Henri Juin et la Financière de l’Ombrée. « Je réclame 35 000 € de dédommagement pour chaque salarié de Montceau pour escroquerie au jugement » fait-il savoir.
Toutefois, les négociations avec la direction ne sont pas rompues. Les 2 M € sont insuffisants « mais si nous parvenons à un accord acceptable, alors je ne délivrerais pas la citation », précise-t-il. « Henri Juin peut être poursuivi pour banque route ou encore une interdiction de gérer » indique l’avocat. « Si les conditions de départ des 77 salariés sont dignes, alors nous abandonnerons les poursuites ».
La saga Eolane Montceau commencée voilà trois ans va donc s’achever au tribunal de commerce mais le feuilleton a de forte chance de connaître un prolongement. A moins qu’un PSE digne de ce nom mette fin à ce cycle interminable.
Jean Bernard
Il est peut-être « encerclé par les flammes » mais la boite est fermée, 2 ou 3M€ c’est bien mais les emplois et l’activité sont perdus. Le PDG a donc gagner, le reste c’est de la gesticulation CGTiste 🙁
C’est triste tout ceci
Malheureusement, c’est vrai.
Que ce soit Gerbe, Konecranes ou Eolane, malgré les indemnisations des salariés, ce qui est bien pour eux, il y a de nombreux emplois qui manqueront dans les années futures, et il n’y a pas de créations de jobs dans le bassin minier pour compenser cette perte.
Mais que font nos élus ?
A part se regarder le nombril en égrenant l’alphabet.
Quand des brebis sont égorgées, on abat le loup, mais quand des salariés sont sacrifiés, les loups de la finance continuent leurs sinistres méfaits… avec la bénédiction des élus.
Ah satané syndicat !! Toujours là pour empêcher que ça tourne rond !!!! Déjà en 36, encore en 68…. Et pour quel resultats : congés payés, réduction du temps de travail, retraite…..
Mais, cher Goliath, peut être faite vous partie de cette catégorie de personnes qui ne vivent que pour le boulot 😒