La musique, aujourd’hui, on peut l’écouter quand vous voulez, où vous voulez, comme vous voulez. Et puis vous avez des moments, des lieux qui, à l’origine, ne sont pas adaptés pour cela mais qui, finalement, se prêtent à merveille pour ouïr encore davantage.
Parce que cet endroit, ce lieu de légende, qui s’inscrit dans notre patrimoine est tout bonnement ensorcelé, où les notes ricochent sur l’eau, rebondissent sur la façade de la villa et reviennent délicatement vous caresser le dos. Le soleil se cache, les accords virevoltent sans contrefaçon.
La villa Perrusson à Ecuisses est ce lieu où la musique, ce vendredi en tout début de soirée, a fait vibrer ces vieilles pierres, danser les céramiques et trémousser le public.
Encore faut-il l’arme fatale, le groupe de musiciens qui sache envoûter les auditeurs et ne pas faire d’ombre à cette bâtisse qui les écoute avec l’orgueil d’une vieille dame incrédule. Avec Bluestorm, David Longin au chant et à la guitare, Lionel Bey à la guitare solo, Hermine Longin à la basse et Pierre-Michel dit « Pol » Grange à la batterie, le jazz permet de s’autoriser toutes les variétés musicales sans gêne est sans reproche. Sauf de ne pas jouer encore un peu plus longtemps et faire durer le plaisir de cette douce soirée d’été. Un songe mieux qu’un rêve.
Jean Bernard