Communiqué de la CGT du bassin montcellien.
Les métiers du soin et du lien
par celles et ceux qui les exercent
Dans le cadre de sa campagne « Investir dans le secteur du soin et du lien aux autres et revaloriser les métiers féminisés », la CGT a lancé une vaste consultation auprès de 14 professions. Les premiers résultats de cette enquête seront présentés le 3 février.
Premier enseignement : alors que ces professions sont souvent considérées comme demandant peu de qualifications, plus de la moitié des répondant·es disent que leur travail nécessite plus d’une année d’exercice pour être efficace. 98 % des répondant·es estiment également que leur métier demande des connaissances théoriques.
Le but de cette consultation réalisée dans le cadre d’un financement par l’IRES est de connaître précisément le contenu du travail réalisé par les personnes qui exercent les métiers suivants :
✦ accompagnant·e des élèves en situation de handicap (ou AVS),
✦ aide-soignant·e, agent·e d’entretien ou agent·e des services hospitaliers,
✦ agent·e territorial·le des écoles maternelles (ATSEM),
✦ aide à domicile ou auxiliaire de vie,
✦ assistant·e familial·e, assistant·e maternel·le,
✦ assistant·e des services sociaux, auxiliaire de puériculture,
✦ éducateur·trice de jeunes enfants,
✦ éducateur·trice spécialisé·e, infirmier·e,
✦ professeur·e des écoles,
✦ sage-femme.
Si ces emplois occupés majoritairement par des femmes sont dévalorisés, c’est parce qu’on considère qu’ils feraient appel à des compétences « naturelles » pour elles.
Rachel Silvera, maîtresse de conférence à l’université Paris Nanterre, codirectrice du réseau MAGE, membre du collectif confédéral Femmes Mixité, a d’ores et déjà pu analyser 4500 des 5600 premières réponses complètes au questionnaire en ligne.
Pour l’instant, 87 % des répondant·es sont des femmes, une proportion identique à la plupart de ces professions. 40 % des répondant·es sont syndiqué·es. La consultation est toujours en cours.
La moitié des répondant·es affirment réaliser des tâches en plus du travail prescrit. Dans 77 % des cas, les répondant·es affirment que ce travail supplémentaire est indispensable. 96 % des répondant·es affirment que leur métier est difficile sur le plan émotionnel.
Seulement 24 % bénéficient d’un accompagnement pour y faire face. Si 45 % disent organiser une aide informelle entre collègues, ces chiffres révèlent combien les organisations laissent les salarié·es se débrouiller. 73 % ressentent une dégradation de leur santé liée au travail. Malgré ces conditions d’exercice particulièrement difficiles, 71 % des répondant·es se disent fier·es de leur métier.
En effet, « même s’ils ne sont pas reconnus dans la société, ces métiers sont des métiers d’engagement, utiles aux autres. » analyse Rachel Silvera.
87 % des personnes qui ont répondu ont pour première attente une revalorisation salariale.
Vient ensuite la création d’emplois. Pour Rachel Silvera, « elles pensent à l’organisation du travail, pas seulement à leur pomme. C’est aussi parce qu’il manque des emplois qu’on en est là. »