Montceau-les-Mines – La situation, sans doute, l’exige et les décisions du gouvernements s’accélèrent. Jeudi, le président Emmanuel Macron annonçait la fermeture des écoles, collèges, lycées et universités. Ce samedi, même si dans l’opinion, chacun s’y attendait mais pas aussi vite, Edouard Philippe, le Premier ministre, décidait de fermer les commerces « non indispensables » à partir de minuit.
Rappelez-vous, qu’annonçait vendredi soir Emmanuel Thillet, président départemental de la fédération des unions commerciales ? Que les commerces, à cause de la propagation rapide du coronavirus, allaient fermer. Il avait juste oublier de préciser, dès samedi minuit.
Parce qu’aujourd’hui, avec 4500 cas, un chiffre qui a doublé en 72 heures, 91 morts dont 71 ont plus de 75 ans, 300 cas graves dont 50% ont moins de 60 ans, il y a urgence à prendre des décisions radicales.
Nous rentrons dans le scénario à l’italienne (1441 morts), nous devons renoncer à qui nous sommes et à partir d’aujourd’hui, dimanche 15 mars 2020, il n’est plus possible ni d’aller prendre son petit café dans un bar, ni de déjeuner et dîner dans un restaurant. Ils sont fermés, mais pour combien de temps ?
Avant l’heure fatidique, L’informateur de Bourgogne est allé prendre la température des établissements du centre-ville de Montceau-les-Mines, principalement les restaurants qui à minuit ont tombé le rideau.
Nous n’avons pas noté une forme d’incompréhension mais plutôt la fin des illusions et, pour certains des patrons, même s’ils comprennent cette décision, un crève-coeur.
Chez Sole, la patronne est abasourdie? « Je ne sais pas comment on va se relever. J’espère que le gouvernement va tenir ses promesses, sinon je porte plainte contre lui ». Au pire, elle espérait fermer chaque jour à 18 heures. « Déjà quand tu arrives à tout régler à la fin du mois, tu es content et là, bing ! direction la faillite. C’est l’apothéose de la gestion du pays ». Elle se reprend et ajoute, « je croise les doigts ».
De crise en crise mais celle-ci va faire mal
Du côté du Vendôme, Gilles a le sourire des mauvais jours alors qu’il est plutôt de tempérament optimiste. « Là, ça fout les boules. J’en ai plein les frigos (de marchandise). On aurait peut-être pu anticiper les choses » dit-il.
La rapidité de la décision de fermer les commerces « non indispensables » a surpris Emmanuel au Bis (la patron également du Bistrot). Certes, il allait anticiper, car « je pensais qu’on aurait au moins deux semaines avant de fermer » explique-t-il. « Espérons que tout se passe bien avec l’administration ». Comme promis par Macron.
A La Trattoria, nouvellement installé, Stephano s’apprêtait à proposer sa nouvelle carte dès lundi. « Et j’en fais quoi du stock de frais » demande-t-il. Ici, il faut réservez mais déjà ce samedi soir, l’annonce du Premier ministre a refroidi des clients. Trois tables ont décommandé. « Ma femmes va me voir plus souvent », se réjouit-il.
A l’ABC, Alice, la responsable de salle garde le sourire mais ne peut s’empêcher de lancer « je suis très déçue ». Et bizarrement, ce samedi soir, les clients sont venus plus nombreux. A 22 heures, six convives arrivent, ils connaissent la nouvelle, alors disent-ils, « ce soir, c’est double ration pour écouler les stocks ».
Déjà, le commerce n’était pas très fleurissant depuis quelque temps. Après les gilets jaunes, les grèves, voici le coronavirus. Et ce matin, il faut aller voter. Pas évident que tous se précipitent aux urnes étant donné le contexte (lire par ailleurs).
Jean Bernard
Je trouve la situation assez cocasse.
En effet, j’ai entendu ça et là des montcelliens souhaiter que cette crise sanitaire incite le gouvernement à interdire les rassemblements, donc les manifestations qui ont été nombreuses ces derniers mois, voire depuis bien plus longtemps si on inclut le mouvement de nos braves Gilets jaunes.
Cela a même été exprimé sans ambiguïté dans un commentaire virulent d’un de nos médias locaux en ligne. Son auteur se reconnaîtra sans doute.
Les voeux exprimés ont été exaucés au-delà des espérances puisque même les commerces dits non indispensables ont l’obligation de fermer.
J’espère que les vilains et méchants esprits sont satisfaits.
Une belle brochette d’inconscients… de ceux qui entretiennent par leur comportement la propagation du virus. Le Président Macron a bien parlé ce soir: il faut cesser la comédie de ceux qui prennent le problème à la légère et les forcer à rester chez eux.