Discours de David Marti,
président de la communauté urbaine Creusot Montceau
Début juin, nous avons eu le plaisir d’accueillir, ici même, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, pour la signature du protocole du « Territoire d’industrie Ouest Saône-et-Loire ». Un certain nombre d’entre vous était d’ailleurs présents. Mais il me semble utile d’y revenir car ses paroles font écho à notre histoire.
Depuis 2 siècles, l’industrie structure notre territoire. Elle a en grande partie dessiné les deux villes-centres et a fait travailler un nombre important des habitants au fil des siècles. Mais, comme chacun sait, l’industrie a traversé des périodes difficiles.
Au Creusot, c’est la mobilisation de la puissance publique au sens large qui a permis de sauver le site industriel, dont le niveau d’emplois est aujourd’hui comparable à celui d’avant la crise industrielle. A Montceau, l’industrie reprend ses marques avec, notamment, l’essor de Mecateamcluster tandis que d’autres entreprises bénéficient d’un rayonnement international dans la filière textile haut de gamme, à l’image de Gerbe, Monnet ou encore Perrin. Et bien d’autres communes accueillent des entreprises du secteur industriel, à l’image de Blanzy avec Michelin, de Saint-Vallier, Torcy ou encore Le Breuil. Je ne saurais les citer toutes.
Ces belles réussites nous valent d’être montrés en exemple d’un territoire qui a réussi sa réindustrialisation.
Mais je voudrais rappeler que nous avons eu le courage de faire un pari à contre-courant. Il n’y a encore que quelques années, l’industrie était bien souvent considérée comme appartenant au passé de l’économie française et l’avenir semblait n’appartenir qu’au tertiaire. Quand nous disions que nous misions sur l’industrie, nous étions au mieux considérés comme atypiques ; au pire, comme des passéistes.
Je pense que nous ne pouvons que partager les propos de la ministre : « Il n’y a pas de grande économie sans grande industrie. »
Je voudrais maintenant revenir à l’ordre du jour et, en particulier au Contrat local de santé. En avril 2018, nous avons émis, unanimement, un avis défavorable sur le Projet régional de santé de l’ARS. Il peut donc paraître quelque peu contradictoire de proposer aujourd’hui l’adoption de notre Contrat local de santé, en partenariat avec la même ARS.
Si nous avons choisi de le faire c’est parce que, en tant qu’élus, nous ne pouvons pas ignorer les questions de prévention, d’accès aux soins et de vieillissement de notre population. Certes, la santé ne relève pas des compétences communautaires. Mais certaines de nos politiques publiques peuvent intégrer cette dimension.
L’un des axes de ce contrat porte sur ce que l’on pourrait appeler « l’attractivité médicale » afin d’inciter des professionnels de santé à s’y installer pour maintenir l’accès aux soins. C’est à mon sens un axe sur lequel la communauté urbaine peut véritablement jouer un rôle, au côté des communes, dont plusieurs ont déjà initié des projets pour étoffer l’offre d’accueil des professionnels de santé.
Nous devons également prendre en compte le vieillissement de la population, par exemple dans nos politiques de mobilité pour faciliter l’accès aux soins. C’est une dimension que la communauté urbaine a d’ailleurs déjà intégrée lorsqu’elle a redessiné son réseau de bus. En effet, nous avons essayé de desservir au mieux les secteurs qui comptent beaucoup de personnes âgées.
Et au-delà, mais Sébastien Gane en parlera mieux que moi, la communauté urbaine peut jouer un rôle de coordinateur entre les différents acteurs de la santé.
Autre dossier majeur de ce conseil : le Plan climat air énergie territorial, qui vous sera détaillé par Jean-François Jaunet. Climato-sceptiques ou pas, des évolutions s’imposent à nous. Il est de notre responsabilité de prendre en considération certaines données climatiques qui ont des conséquences sur la ressource en eau. Il est également de notre responsabilité de contribuer à la réduction de la pollution, qu’elle provienne de notre consommation d’énergie, de la quantité de déchets que nous produisons ou de nos modes de déplacement.
Nous retrouverons d’ailleurs certaines de ces thématiques à l’occasion d’un autre point de l’ordre du jour de ce conseil : notre Plan local d’urbanisme.
Ce dernier conseil avant la pause de l’été comporte des sujets consistants et je vous invite dès à présent à les examiner et à en débattre.