Confinement – Les femmes enceintes ne sont pas oubliées

Le conseil de l’ordre des sages-femmes de Saône et Loire communique. 

Josiane Bérard.

Dans ce contexte épidémique, les femmes enceintes s’inquiètent légitimement des conditions de suivi de leur grossesse, de leur accouchement et de retour à la maison.

Les sages-femmes libérales sont toujours présentes et leur rôle est accru dans l’accompagnement des femmes enceintes et lors du retour à domicile après la naissance. (voir le communiqué de presse du ministère d’Adrien Taquet du 31 mars 2020 et le communiqué du Syngof sur les recommandations du CNGOF).

Suivi de grossesse
Le suivi de grossesse, l’entretien prénatal précoce, les cours de préparation à la naissance… doivent se faire en priorité par téléconsultation. Ces actes sont pris à 100% par l’assurance maladie, il n’y a pas d’avance d’argent. Si une consultation est indispensable la patiente doit consulter les gynécologues ou les sages-femmes libéraux (en ville). Si la venue à l’hôpital est nécessaire, en particulier pour les grossesses à risque, Il ne peut y avoir d’accompagnant lors de ces consultations ou échographies.

Accouchement
Dans chaque région, les maternités élaborent actuellement leur protocole de prise en charge des accouchements.

Ces protocoles s’appuient sur les recommandations des sociétés savantes : collège national des gynécologues obstétriciens, société française de néonatologie…

A l’heure actuelle la présence de l’accompagnant est acceptée durant l’accouchement, sous réserve de respecter les conditions strictes mises en place par les établissements de santé. En revanche, aucune visite n’est autorisée et le conjoint ne peut accompagner la mère et l’enfant dans la chambre de suite de couches.

Bien entendu, nous comprenons la dureté de cette situation pour les parents, en premier lieu pour la mère pour qui la présence du conjoint est apaisante et rassurante. Mais la vague épidémique inédite à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés nous oblige à réduire au maximum les contacts et le nombre de personnes extérieures aux personnels soignants pour dresser un barrage contre les risques de contamination.  En effet, un individu peut être contagieux avant même l’arrivée des symptômes et peut contaminer directement ou indirectement des soignants ou d’autres personnes hospitalisées.

Mise en garde contre l’accouchement au domicile et les risques associés 
Devant l’impossibilité pour leur conjoint de les assister après l’accouchement, certaines femmes envisagent de se tourner vers l’accouchement à leur domicile. Il convient de les mettre en garde contre les risques auxquels elles s’exposeraient au regard des difficultés du système de soins actuels. En cas de problème, les SAMU débordés pourraient ne pas arriver à temps et la réactivité des services d’urgences pour la prise en charge des hémorragies de la délivrance à domicile ne sera pas la même dans la crise sanitaire que nous vivons.

Après l’accouchement
Les données scientifiques dont nous disposons montrent qu’il n’y a pas de risque de transmission du virus in utero ni à la naissance et qu’il n’y a pas de passage du virus dans le lait.  L’allaitement est recommandé. Le risque de transmission est à craindre après la naissance par les mains ou par la respiration.

Si la maman est positive au COVID-19, elle devra porter un masque chirurgical en permanence. Dans la mesure où il n’y a pas de passage du virus dans le lait, l’allaitement direct ou l’alimentation après avoir tiré son lait sont possibles chez une mère suspecte ou confirmée d’infection à COVID-19. Pour toutes les mamans, il est donc essentiel de respecter les règles d’hygiène strictes, avec lavage des mains régulier à l’eau savonneuse, friction des mains avec une solution hydro-alcoolique à chaque fois avant de s’occuper du bébé. Bien attendre que les mains soient sèches avant de prendre le bébé, ne pas toucher le masque ou le visage et de compléter(en cas d’allaitement) par un lavage des seins au savon doux non odorant et à l’eau.

Différents établissements ont mis en place des sorties précoces, d’une part pour limiter l’exposition de la mère et du bébé à différents intervenants qui pourraient être contagieux, mais surtout pour permettre un retour rapide à la maison, proche du conjoint pour lequel les visites ne sont pas autorisées. Ces sorties précoces ou non s’appuient sur un réseau très dense de sages-femmes libérales dont les actes sont pris en charge à 100%, sans avance d’argent. Il est donc nécessaire de préparer à l’avance son retour à la maison en contactant dès le 8ème mois une sage-femme libérale de son secteur. Leurs coordonnées se trouvent sur les pages jaunes de l’annuaire ou peuvent vous être transmises par le conseil départemental de l’ordre des sages-femmes.

Un travail remarquable de collaboration et de coordination entre les différents professionnels, hospitaliers, médecins généralistes, gynécologue obstétricien, pédiatre est mis en place pour assurer une prise en charge de qualité et sécurisée des futures mères, des parents et de leurs nouveau-nés.

Josiane Bérard, Présidente de l’ordre des sages-femmes de Saône et Loire

ordresagesfemmes71@gmail.com

 

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