Paris a eu son Boléro de Ravel, Verdun son Requiem (Mozart) de la paix et Montceau-les-Mines ses musiques datant toutes de la période 1914/1918. Un retour sur une période effrayante et une vie parfois trépidante. La chanson devenait un échappatoire dans les tranchées, une folie loin du front. « Entre deux feux », sublime spectacle a propulsé le public d’avant en arrière. Belle fin en chanson.
La commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 débuté par l’hommage aux morts pour la France, instant solennel ce dimanche 11 novembre 2018, s’est poursuivie l’après-midi au musée école avec l’exposition « 1918 : l’espoir d’une paix universelle » et, à l’Embarcadère, celles consacrées à la Grande Guerre (toujours par le musée école) et du club philatélique.
Les poilus écrivaient, beaucoup, chantaient aussi. Marie Fraschina (voix) et Marcia Madjimarkos (piano) ont fait revivre avec maestro sur la scène de l’Embarcadère ces années de furie meurtrière à travers des chansons d’adieu, d’amour, des récits de soldats, des lettres, celle notamment d’une femme sans nouvelle de son mari, à attendre chaque jour le facteur et cette lettre qui ne venait jamais jusqu’au jour où un courrier de la mairie lui fit revêtir sa robe noire. Le facteur ne passera plus.
Le Boléro à l’Arc de Triomphe, Ravel joué également à l’Embarcadère au piano où encore Satie déjanté et même Debussy. Ils ont composé des oeuvres inspirées de la Grande Guerre. Grande musique, Grande Guerre !
Finir en chanson, Marie Fraschina et Marcia Madjimarkos le firent avec la « Chanson de Craonne », version Jean Sablon (Bonsoir m’amour), très belle chanson d’amour que les poilus s’approprièrent en faisant évoluer les paroles. Elle sera même censurée.
Jean Bernard