Bientôt un an. Un an déjà. Le 17 novembre 2018, le mouvement populaire des gilets jaunes prenait racine. Au Magny, à la Fiolle, au rond point Jeanne Rose et même à Génelard, ceux à qui on ne donnait pas la parole, la masse silencieuse, « les laborieux » diront certains, vont soudainement faire prendre conscience aux gouvernants que « ça suffit ».
Marre de devoir se serrer la ceinture, marre de ne pas pourvoir profiter de la vie. Ils ne demandent qu’une chose, juste vivre décemment.
La hausse prohibitif du prix de l’essence a été l’un des éléments déclencheurs de cette colère. Souvenez-vous de ce 17 novembre 2018, notamment au Magny qui deviendra l’un des bastions, terre de révolte des gilets jaunes. Ils furent mille et beaucoup plus par la suite à descendre sur l’échangeur de la RCEA.
Un an plus tard, que reste-t-il de ce mouvement populaire ? Des images, des slogans, des idées, des revendications et tout un peuple jaune d’une France psalmodiée. Des révoltés aujourd’hui bafoués, jaunes cocus, des hommes et des femmes trompés à qui on a promis du pouvoir d’achat « mais moi, je n’ai rien vu venir » soulève une femme qui, ce lundi soir, participe à la réunion des citoyens en colère à la maison des syndicats à Montceau-les-Mines.
Le jaune a pris, il ne prend plus. Le gilet jaune est même pointé du doigt. Des incapables, des bons à rien, des casseurs, sont les images qui sont répandus comme pour briser ce mouvement, le rendre impopulaire auprès des Français qui, eux, travaillent.
La mayonnaise va-t-elle reprendre un an après ?
Ce lundi soir, à la maison des syndicats, pas de gilets jaunes mais des citoyens toujours en colère. Rien a changé un an après. Alors ils s’interrogent toujours, revendiquent toujours autant. Non contre la privatisation de l’aéroport de Paris (ADP), non contre le possible _ un jour peut-être _ péage pour emprunter la RCEA, non contre les classes surchargées dans les écoles.
Le jaune est passé de mode mais la colère reste vive. « Beaucoup nous disent, quand nous allons à leur rencontre, combien ils sont mécontents, que des tas de choses ne vont pas » raconte l’une des participantes. Mais un an après, à la date anniversaire, les 16 et 17 novembre 2019, qui va revenir au Magny, à la Fiolle, à Jeanne Rose ?
La France est devenue égoïste, c’est chacun pour soi. Chacun dans son coin. D’ailleurs pour le 5 décembre, jour de grève nationale, « personne n’en parle dans les entreprises, ni dans les syndicats » affirme un des participants. « Peut-on croire à une convergence comme souhaitée ? » se demande-t-on.
Il y a un an, cette femme ne mangeait pas de viande pour privilégier la nourriture de ces enfants. Aujourd’hui, c’est encore la même privation.
Le 16 et 17 novembre 2019, certains y croient encore. La colère, elle n’est pas retombée. Toute la difficulté est de s’unir, c’est bien toute la problématique. Et pourtant, on n’a jamais autant communiqué.
Alors, elle est où la difficulté ?
Jean Bernard
Les autres rendez-vous des citoyens en colère : à Perrecy-les-Forges le jeudi 31 octobre à 18h30, salle du bourg, toujours le jeudi 31 octobre à Blanzy, 20h30 à l’EVA et à Ciry-le-Nobles, mercredi 6 novembre à 18h30, salle des associations.
Il est prévu pour fêter l’an I, des rassemblements le samedi 16 et dimanche 17 novembre 2019 à 14h à l’Ecart à Génelard, au Magny, à la Fiolle et à Jeanne Rose.
Plus on communique et plus les médias privés contre-communiquent pour favoriser la parole du pouvoir en place. Malheureusement malgré les violences policières, le dénigrement, la répression en marche de toutes contestations populaires, force est de constater que celui qui parle en dernier et qui en plus bénéficie d’un volume décuplé de temps de parole sans que personne ne puisse le contredire, est vainqueur. Le 05 décembre peut-être un événement clé si chacun s’en emparé. « Rien n’est plus effrayant que le bruit des bottes sinon le silence des pantoufles ».